New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en hausse jeudi, enthousiasmée par plusieurs publications d'entreprises, dont Tesla, qui s'est une nouvelle fois, jouée des prévisions.

Vers 13H55 GMT, le Dow Jones avançait de 0,92%, l'indice Nasdaq prenait 1,51% et l'indice élargi S&P 500, 1,11%.

"Cela montre à quel point les marchés regardent les gros titres", a observé Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financiel Services.

"Hier, c'était Netflix qui s'effondre, et tout le secteur techno a été entraîné derrière", a poursuivi le gérant. "Aujourd'hui, c'est le résultat exceptionnel de Tesla."

Le constructeur (+10,14% à 1.076,25 dollars) a, en effet, publié mercredi, après Bourse, un bénéfice net record de 3,3 milliards de dollars au premier trimestre, soit bien mieux que les 2,2 milliards attendus.

Tesla s'est joué des problèmes d'approvisionnement et des confinements en Chine, au point que le directeur général Elon Musk a estimé possible de finir l'année sur une croissance de 60% de la production.

Dans la mesure où Tesla ou Netflix "sont des compagnies parmi les plus suivies et les plus détenues par les particuliers et les institutionnels, c'est ça qui donne la direction du marché en ce moment", selon Gregori Volokhine.

Wall Street s'est aussi emballée pour les résultats d'American Airlines (+7,49%) et de son concurrent United Airlines (10,94%), et leur discours encourageant sur la reprise de la fréquentation.

Si elles ont encore enregistré de lourdes pertes au premier trimestre, les deux compagnies aériennes tablent sur un retour à la rentabilité au deuxième trimestre.

"Pour une fois, on est sorti des gros titres sur l'Ukraine et l'inflation", a insisté Gregori Volokhine.

Pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, le marché pourrait vivre un rebond, entamé après la publication, la semaine dernière, d'une étude montrant que la proportion d'investisseurs tablant sur une hausse du marché était tombée au plus bas depuis 30 ans.

Cela aurait donné un élan, nourri, selon lui, par les résultats d'entreprises et la possible stabilisation des taux d'intérêt après une folle remontée.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se tendait jeudi, à 2,88% contre 2,83%, mais assez nettement en retrait des sommets atteints lundi (2,97%).

Une nouvelle journée difficile s'annonce pour Netflix (-3,62% à 218,00 dollars), après la baisse de 35% mercredi. Les investisseurs digèrent toujours les résultats publiés mardi, qui ont fait état d'une perte nette d'abonnés, une première depuis plus de dix ans.

Pour ne rien arranger, l'investisseur Bill Ackman a annoncé que sa société s'était délestée de plusieurs centaines de millions de dollars de titres Netflix, du fait d'interrogations sur la trajectoire du groupe.

Le marché saluait les chiffres trimestriels de l'opérateur mobile AT&T (+3,14% à 20,04 dollars), qui a fait mieux que prévu sur le chiffre d'affaires et le bénéfice net.

Il a gagné, en net, 3 millions d'abonnés à la chaîne HBO et au service vidéo HBO Max, dont il s'apprête à se séparer, pour atteindre 76,8 millions.

Les investisseurs ont aussi été séduits par la publication du géant américain de la chimie Dow (+5,00% à 70,92 dollars), qui est parvenu à augmenter ses prix de plus de 20% sur un an.

C'est une nouvelle illustration, après les sorties de Procter & Gamble et de Johnson & Johnson, de la capacité de beaucoup d'entreprises à relever leurs tarifs sans être sanctionnées par les consommateurs.

"Pour le moment, on n'a pas le côté négatif de l'inflation", relève Gregori Volokhine. "Il y a un moment où ça changera", prévient-il, notamment avec l'accélération du resserrement monétaire de la Banque centrale américaine (Fed).

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