Zurich (awp) - L'indice phare de la Bourse suisse rattrapait mardi dès l'ouverture l'essentiel de sa déconvenue de la veille. La panique qui a gagné les places financières de la planète suite au vote britannique condamnant l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne laisse place à un rebond technique, mais les conséquences de la décision sortie des urnes demeurent largement inconnues.

"La volatilité devrait perdurer quelque peu et le Brexit n'est malheureusement pas qu'un lointain souvenir", résume Mirabaud dans un commentaire matinal.

Les valeurs pharmaceutiques occupaient mardi le devant de la scène sur le front des nouvelles d'entreprises, avec notamment des étapes réglementaires pour Roche et un nouveau partenariat pour Novartis. Lundi soir, Nestlé a surpris son monde en annonçant un recrutement à l'externe pour diriger la multinationale, en provenance du secteur de la santé de surcroît.

Les analystes se lâchent sur les ajustements d'objectifs de cours et de recommandations, tentant d'anticiper les conséquences d'un Brexit sur les résultats d'entreprises.

Dans ce contexte, les indications conjoncturelles risquent de figurer au second plan. Les Etats-Unis doivent publier une seconde version de leur croissance au premier trimestre, les prix des logements en avril ou encore la confiance des consommateurs en juin.

A 09h27, le Swiss Market Index (SMI) reprenait 1,99% à 7749,95 points, le Swiss Leader Index (SLI) 2,26% à 1146,45 points et le Swiss Performance Index (SPI) 1,94% à 8363,88 points. Les trente valeurs vedettes affichaient une belle homogénéité de couleur verte.

Zurich Insurance et Swiss Life menaient le bal avec des gains respectifs de 3,5% et 3,4%. Swatch Group (+3,2%) s'emparait de justesse de la troisième marche du podium à un autre assureur: Bâloise (+3,2% également). Swiss Re s'adjugeait 2,9%. Aux bancaires, passablement chahutées lundi, Julius Bär collectait 3,1%, devant UBS (+3,0%) et Credit Suisse (+2,9%).

Les cycliques s'invitaient aussi au festin à l'image de LafargeHolcim (+3,0%), Richemont (+2,8%), Aryzta (+3,1%) ou dans une moindre mesure Adecco (+2,4%). ABB (+1,6%) suivait à quelque distance, potentiellement freiné par un abaissement d'objectif de cour par Barclays.

Les poids lourds avançaient en ordre dispersé. Roche engrangeait 1,5% après avoir assuré ne pas avoir rencontré de fin de non-recevoir pour des demandes d'homologation d'un traitement expérimental contre la sclérose en plaques des deux côtés de l'Atlantique. Novartis fermait la marche avec un gain néanmoins de 1,2%. Le mastodonte pharmaceutique rhénan a dévoilé un partenariat de développement avec un laboratoire américain dans le domaine de l'immuno-oncologie.

Nestlé engrangeait 2,3%, après avoir détaillé la veille dans la soirée son plan de succession à la tête aussi bien de l'exécutif que du conseil d'administration. La multinationale s'est choisi le directeur général (CEO) du groupe Fresenius, Ulf Schneider, pour prochain patron. L'actuel CEO Paul Bulcke sera bel et bien proposé pour remplacer le président Peter Brabeck, atteint par la limite d'âge.

Sur le marché élargi, Ypsomed bondissait de 4,8%. Le producteur de systèmes d'injection s'est associé au géant de l'insuline Novo Nordisk pour produire des dispositifs médicaux destinés aux diabétiques.

APG/SGA décollait de 6,9% au lendemain de l'annonce d'une cession immobilière, qui doit doper le bénéfice net du spécialiste de l'affichage publicitaire. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) n'exclut pas une hausse de la déjà généreuse rémunération des actionnaires.

L'extension de la participation de Zehnder (+1,3%) dans un homologue chinois, bien accueillie par les analystes, se reflétait moins nettement sur le cours de l'action.

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