Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales peinent à trouver de l'élan mercredi et sont nerveuses avant la publication des résultats du géant des puces Nvidia, valeur devenue incontournable pour les marchés.

En Europe, Paris a été lestée par un repli du secteur du luxe et a cédé 0,61%. Londres a reculé de 0,55%, plombée par une inflation en ralentissement mais encore supérieure aux prévisions des analystes. Francfort a perdu 0,25% et Milan 0,41%. En Suisse, le SMI a reculé de 0,36%.

A New York, les trois principaux indices évoluent non loin de l'équilibre vers 16H00 GMT: -0,18% pour le Dow Jones, -0,01% pour le Nasdaq et -0,09% pour le S&P 500.

"Ce serait exagéré de dire que tout va tourner autour de Nvidia aujourd'hui, mais c'est certainement l'événement de la journée", a commenté, dans une note, Patrick O'Hare, de Briefing.com.

Nvidia a tendance à avoir un "effet de déflagration sur toutes les classes de marchés", souligne de son côté Christopher Dembik, conseiller en investissement de Pictet AM.

Le fabricant de puces électroniques est devenu l'emblème de la course à l'intelligence artificielle (IA) générative et a vu le cours de son action tripler en douze mois.

Après les résultats de Nvidia de février, "le S&P 500 avait bondi de 2,11% le lendemain, marquant sa plus forte progression journalière en plus d'un an", étayent les analystes de Deutsche Bank.

Quant aux "minutes" de la Fed, il n'y a "pas de grosse surprise" à en attendre selon Christopher Dembik. "Plusieurs membres de la Fed" se sont exprimés récemment et "ont tous été dans le même sens: il va falloir attendre encore quelques mois" avant de voir les taux directeurs baisser", explique-t-il.

L'inflation britannique plus élevée que prévu

L'inflation britannique a ralenti en avril, tombant à 2,3% sur un an, au plus bas depuis juillet 2021, mais est ressortie au-dessus de ce que les analystes avaient estimé.

"La probabilité d'une baisse des taux (de la Banque d'Angleterre, NDLR) en juin ont néanmoins fortement diminué après ces chiffres d'inflation", commente Neil Wilson, analyste de Finalto.

Les taux d'intérêt des emprunts de l'Etat britannique grimpaient en réaction: celui de l'échéance à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, passait de 4,29% mardi soir à 4,43%, vers 16H00 GMT, et celui à dix ans montait à 4,24%, contre 4,13% mardi.

La livre sterling bénéficiait de la possibilité que les taux restent élevés plus longtemps. La devise britannique s'octroyait 0,18% par rapport au billet vert à 1,2732 dollar, et gagnait 0,32% contre la monnaie unique européenne, à 1,0838 livre pour un euro.

Chanel pèse sur le luxe

Le groupe de luxe Chanel a annoncé mardi avoir réalisé des ventes record en 2023, en hausse de 14,6% à 19,7 milliards de dollars tandis que la croissance du bénéfice net a ralenti.

Mais son directeur financier Philippe Blondiaux, cité dans le communiqué du groupe, a estimé qu' "après trois années de croissance exceptionnelle pour notre industrie, le contexte est plus difficile". Une déclaration qui inquiète les analystes.

Hermès a baissé de 4,25% à Paris, LVMH de 2,11%, Burberry de 1,08% à Londres et Swatch Group de 2,11% à Londres.

Le feuilleton Anglo American-BHP se poursuit

Le géant minier australien BHP (-4,16% à Londres) a fait mercredi une nouvelle offre de rachat sur son rival britannique Anglo American (+0,43%), encore une fois rejetée par ce dernier qui a toutefois accepté de prolonger les discussions.

Baisse des prix du pétrole

Les prix du pétrole baissaient vers 14H00 GMT après une hausse surprise des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis, quand les prix du gaz remontaient en Europe.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet cédait 1,10% à 81,97 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison le même mois, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 0,94% à 77,92 dollars.

Le bitcoin prenait 1,11% à 70.483 dollars. Depuis le 1er janvier, la cryptomonnaie star a vu son cours gagner 65%.

afp/al