Paris (awp/afp) - Les marchés sont divisés jeudi, avec la "tech" tirée par les bons résultats du géant des puces Nvidia, et les autres secteurs freinés par un indicateur d'activité américaine mal accueilli.

Les Bourses européennes avaient commencé la séance en hausse, mais se sont retournées après la publication de l'indice d'activité PMI aux Etats-Unis. Paris a fini non loin de l'équilibre (+0,13%), tout comme Francfort (+0,06%) et Milan (+0,02%). Londres a pour sa part cédé 0,37%. A Zurich, le SMI a grignoté 0,07%.

A Wall Street, l'indice technologique Nasdaq progressait de 0,85% vers 15H50 GMT, grâce au bond du géant des puces Nvidia. Le S&P 500 était aussi un peu tiré par la "tech" (+0,30%), en revanche, le Dow Jones lâchait 0,60%.

La croissance de l'activité du secteur privé aux Etats-Unis en mai a été plus soutenue que prévu par les analystes.

"L'activité aux Etats-Unis est très forte, au plus haut depuis deux ans", observe Valérie Rizk, économiste chez Hugau Gestion.

Les taux d'intérêt des emprunts des Etats-Unis montaient en réaction (4,48% vers 15H50 GMT, contre 4,42% mercredi pour l'échéance à dix ans) car le dynamisme de l'activité économique américaine pourrait pousser la banque centrale américaine (Fed) à ne pas réduire ses taux directeurs aussi tôt qu'attendu par les marchés.

Les données de CME Group montrent que les marchés tablent désormais sur une première baisse des taux de la Fed en novembre, et non plus en septembre comme attendu précédemment, rapporte Mme Rizk.

"Comme l'ont confirmé les minutes de la Fed d'hier (le compte-rendu de la dernière réunion), la banque centrale n'a aucune raison de se précipiter", estime Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions.

Depuis le début de l'année, les marchés examinent tous les indicateurs macroéconomiques via le prisme des attentes de baisse de taux des banques centrales.

Mais compte tenu des bouleversements économiques depuis la crise du Covid-19 et de l'incertitude liée à la géopolitique, la conjoncture économique est actuellement très difficile à prévoir et "les investisseurs ont tendance à sur-réagir à chaque nouvelle donnée clé", explique Mme Rizk.

En Europe, la croissance de l'activité du secteur privé s'est accélérée dans la zone euro en mai tandis que les prix facturés par les entreprises ont ralenti, selon l'indice PMI Flash de S&P Global. Le chiffre est ressorti légèrement supérieur aux attentes des analystes.

Christophe Boucher y voit "une preuve supplémentaire du rebond économique de la zone euro" même si "l'industrie manufacturière reste à la traîne".

Nvidia bondit ___

Nvidia a de nouveau dépassé les attentes pour le premier trimestre de son exercice décalé, confirmant que l'élan donné par l'intelligence artificielle (IA) générative ne se dément pas.

Son bénéfice net a plus que septuplé sur un an pour atteindre 14,9 milliards de dollars.

L'action Nvidia grimpait de 10,55% et sa capitalisation boursière dépasse désormais les 2.500 milliards de dollars, soit presque autant que la valeur de l'ensemble des entreprises membres du CAC 40.

Cette tendance profitait au secteur des semi-conducteurs en entier: Broadcom montait de 1,27%, Micron de 2,61% et TSMC de 1,59% à New York.

En Europe, ASML a pris 2,61%, Infineon 0,95%, STMicroelectronics 0,18%.

Royal Mail livrera en retard ___

International Distributions Services (IDS), maison mère de l'opérateur postal britannique Royal Mail, que veut racheter le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, a annoncé ne pas être en mesure de publier ses résultats jeudi comme prévu, invoquant un retard dans l'audit de ses comptes. Son action a perdu 3,91% à Londres.

Autre entreprise qui intéresse Daniel Kretinsky, le géant de l'acier en crise Thyssenkrupp (+0,58%) a vu des milliers de salariés manifester jeudi pour exiger d'en savoir plus sur le "concept industriel" derrière l'entrée au capital du milliardaire tchèque.

Le pétrole en baisse ___

Les cours du pétrole baissaient vers 15H50 GMT. Le baril de Brent perdait 0,59% à 81,42 dollars et celui de WTI américain 0,49% à 77,19 dollars.

L'euro était stable (+0,03%) par rapport au dollar à 1,0827 dollar pour un euro.

Le bitcoin perdait 2,05% à 67.984 dollars.

afp/rp