Plus forte baisse du Dax à l'approche de la mi-séance, l'action RWE dévisse de 4,99% à 21,245 euros. A l'image de son concurrent E.ON, le numéro deux allemand des services aux collectivités pâtit d'une baisse de la rentabilité des centrales au gaz et au charbon, « coincées » à la fois par des surcapacités de production d'électricité et par la concurrence grandissante des technologies vertes de l'autre côté du Rhin. Ces 2 facteurs expliquent le repli de 27% de l'Ebit, qui est ressorti à 715 millions d'euros au deuxième trimestre.

Le groupe a cependant vu son chiffre d'affaires croître de 9% sur un an à 12,5 milliards d'euros grâce à un hiver particulièrement long et rigoureux qui a soutenu la demande de gaz. Il a également maintenu ses objectifs annuels d'un bénéfice d'exploitation de l'ordre de 5,9 milliards d'euros et d'un bénéfice hors éléments exceptionnels de 2,4 milliards.

Qu'à cela ne tienne : évoquée hier dans ces colonnes, la priorité accordée par les décideurs allemands aux énergies renouvelables pour compenser en priorité la baisse de production d'électricité due à la sortie programmée du nucléaire (NDLR : l'ensemble des centrales atomiques doit être mis hors service à l'horizon 2022) amène des modifications structurelles.

Désireux de ne pas souffrir déraisonnablement de ce virage énergétique majeur, qui s'est notamment traduit par une chute d'environ 20% des prix de gros de l'électricité, E.ON - qui pourrait aller plus loin - a d'ores et déjà annoncé la réduction de ses capacités de production de 6,5 gigawatts (GW) dans son pays d'origine.

Telle est également la « réponse » de RWE, qui va diminuer les siennes de 3,1 GW en Allemagne. En attendant peut-être davantage.