Athènes (awp/afp) - Le ministère grec de la Justice a promis mardi une enquête judiciaire "rapide et approfondie" pour corruption présumée de certains fonctionnaires en Grèce par le groupe pharmaceutique suisse Novartis.

Le ministre Stavros Kontonis a ordonné une enquête après "des dénonciations (parues dans la presse) concernant des versements de pots-de-vin à des fonctionnaires par Novartis", a indiqué un communiqué ministériel.

"L'enquête judiciaire sera rapide et approfondie", a conclu le document laconique.

Contacté par l'AFP, Novartis a assuré mardi soir "coopérer pleinement avec les demandes des autorités locales et étrangères".

"Novartis est attaché aux critères les plus élevés en matière de conduite éthique des affaires et de conformité réglementaire dans tous les aspects de son activité et prend très au sérieux toute allégation de mauvaise conduite", a ajouté le groupe suisse, indiquant souhaiter des "informations supplémentaires".

Selon une source judiciaire, une enquête préliminaire est en cours en Grèce depuis deux mois et environ 178 personnes ont été convoquées pour témoigner dans le cadre de cette affaire.

Des procureurs chargés de la lutte contre la corruption ont récemment visité les locaux de Novartis près d'Athènes pour rassembler des éléments d'enquête, selon cette source.

L'affaire a rebondi ces derniers jours après une tentative de suicide à Athènes d'un cadre grec de Novartis dimanche, le Jour de l'An, empêchée finalement par la police. Selon une source judiciaire, cette personne figurerait parmi les personnes interrogées.

Des agents du FBI se trouvent à Athènes dans le cadre de l'entraide judiciaire pour enquêter également sur Novartis avec les autorités grecques, selon cette source.

Novartis, dont le siège est en Suisse, avait été dans le collimateur des autorités américaines en 2014: le groupe avait alors été poursuivi dans une affaire de pots-de-vin versés pour doper les commandes de certains de ses médicaments.

Le groupe avait également fait l'objet d'une enquête judiciaire similaire en Turquie et en Corée du Sud en avril et en août 2016 respectivement.

afp/rp