Les performances trimestrielles du groupe pharmaceutique américain ont notamment été marquées par une chute inattendue des ventes de son médicament contre le diabète Januvia.

L'action perdait 2,6% à 45,78 dollars à Wall Street vers 16h GMT, les investisseurs s'inquiétant de savoir si le groupe saura mettre de nouveaux produits sur le marché rapidement afin de compenser la perte de vitesse de Januvia.

"On est arrivé à un point d'inflexion pour Januvia," estime l'analyste de Morningstar Damien Conover. "Le médicament arrive à maturité et connaîtra une croissance forte, mais en baisse, au cours des prochaines années, face à une concurrence plus vive."

Merck a réalisé un bénéfice net de 1,59 milliard de dollars, soit 52 cents par action, contre 1,74 milliard (56 cents/action) un an plus tôt, résultat qui avait été affecté par des charges d'acquisition et de restructuration de 1,6 milliard de dollars.

Son chiffre d'affaires a reculé de 9% à 10,7 milliards de dollars, alors que le consensus était de 11,09 milliards.

Pour l'ensemble de l'exercice 2013, le groupe a revu en baisse son objectif de résultat, entre 3,45 et 3,55 dollars par action, hors éléments exceptionnels, contre 3,60 à 3,70 dollars annoncés en février. Il prévoit un chiffre d'affaires annuel en baisse de trois ou quatre pour cent par rapport à celui de 2012.

Pour justifier la révision en baisse de son objectif annuel, Merck a évoqué "des pressions sur les ventes qui s'avèrent plus fortes que prévu", dont l'appréciation du dollar, de nouveaux programmes de recherche et une charge fiscale plus lourde.

"La faiblesse du premier trimestre ne peut être prise que comme un appel au clairon à la direction et aux investisseurs", estime Andrew Baum, analyste chez Citibank, dans une note. Il estime que le groupe doit mieux gérer ses coûts, son portefeuille de médicaments et les attentes des investisseurs.

Les ventes de Januvia, le médicament du groupe qui affichait la croissance la plus forte depuis sa mise sur le marché en 2006, ont reculé de 4% à 884 millions de dollars après avoir augmenté de plus de 15% au trimestre précédent.

De même, touché de plein fouet par la concurrence des génériques, Singulair, son traitement anti-asthmatique vedette, a vu ses ventes chuter de 75% à 337 millions de dollars, contre 1,34 milliard au premier trimestre 2012.

Malgré les défis, son directeur général Kenneth Frazier a déclaré que les fondamentaux de Merck restaient solides.

"Nous pensons que le second semestre de cette années sera un meilleur indicateur de la vigueur de notre activité", a-t-il déclaré lors de la présentation des résultats aux analystes.

Le groupe a par ailleurs annoncé un nouveau plan de rachat d'actions de 15 milliards de dollars, ajoutant qu'il achèterait environ 7,5 milliards de dollars au cours des 12 prochains mois.

Ransdell Pierson, Véronique Tison et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten