Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évolue dans le rouge mardi, tirée vers le bas par les secteurs du luxe et de la tech, le premier étant lesté par des statistiques économiques décevantes en Chine.

L'indice principal CAC 40 reculait vers 10H20 GMT de 0,87%, à 7.284,27 points. Lundi, il a débuté la semaine par une toute petite hausse de 0,12%, à 7.348,84 points, dans des volumes d'échanges très faibles.

Mardi, l'absence de nombreux investisseurs en raison des congés estivaux et du jour férié de l'Assomption peut exacerber les variations.

Après un début de semaine marqué par les craintes concernant la santé financière de Country Garden, l'un des plus grands groupes immobiliers de Chine qui a annoncé la suspension d'une dizaine d'obligations à compter de lundi, la Chine continue mardi de préoccuper les investisseurs.

Les ventes au détail, principal indicateur de la consommation des ménages, y ont seulement progressé de 2,5% sur un an en juillet, selon des chiffres officiels du Bureau national des statistiques (BNS), moins qu'anticipé par des analystes sondés par Bloomberg.

De plus, les prêts aux ménages ont atteint le mois dernier leur niveau le plus faible depuis 2009, signe d'une consommation atone en Chine.

Et la production industrielle a ralenti en juillet (+3,7% sur un an), contre 4,4% un mois plus tôt.

Pour soutenir l'activité, la banque centrale chinoise a abaissé mardi un taux de référence pour les prêts à moyen terme et injecté dans l'économie 400 milliards de yuans (50,4 milliards d'euros).

La but de ces mesures est de "donner un coup de fouet à son économie, qui non seulement n'a pas du tout répondu aux attentes d'une grande reprise post-Covid, mais qui est confrontée à une crise immobilière qui s'aggrave, à la morosité des consommateurs et à des investisseurs" qui évitent les actifs chinois, souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

"La baisse surprise des taux de la Banque populaire de Chine (PBoC) n'inversera guère le manque d'appétit pour les investissements chinois, car des mesures de relance budgétaire significatives deviennent nécessaires pour mettre un terme" à la faiblesse de la croissance, selon l'analyste.

Au Royaume-Uni, le taux de chômage a grimpé à 4,2% pour les trois mois terminés à fin juin, comparé aux trois mois précédents - un sommet en près de deux ans - et les chiffres d'inflation de juillet seront publiés mercredi, des données cruciales pour la banque centrale britannique.

A l'agenda de la séance figurent les chiffres des ventes de détail et de la production manufacturière aux Etats-Unis en juillet, ainsi que les résultats de la chaîne de bricolage américaine Home Depot.

Le luxe en berne

Les valeurs du secteur du luxe, dont une importante partie des ventes se fait en Chine, reculent mardi.

Vers 10H15, LVMH perdait 1,38% à 804,90 euros, Kering 0,82% à 509,90 euros, Hermès 1,22% à 1.904,80 euros.

Les actions de groupes technologiques baissent aussi: souvent considérés comme plus risqués, ces actifs sont délaissés en période de craintes des investisseurs et lorsque les taux d'intérêt progressent.

Teleperformance perdait 1,58% à 118,45 euros, Worldline 1,27% à 32 euros, Capgemini 0,83% à 161,55 euros et Atos 1,2% à 6,62 euros.

Vers 10H15, le taux d'intérêt de la dette française à dix ans valait 3,23%, contre 3,17% à la clôture de la veille.

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