Ipsen cède 6,45% à 74,75 euros, pénalisé par la démission de David Meek de son poste de directeur général. A la tête du laboratoire français depuis 2016, le dirigeant américain rejoint FerGene, une filiale du groupe suisse Ferring Pharmaceuticals spécialisée dans la thérapie générique, en qualité de PDG. Chez Ipsen, le comité de nominations a été chargé de mener un processus de recherche afin d'identifier un successeur. En attendant, Aymeric Le Chatelier, actuellement directeur financier et vice-président exécutif a été nommé directeur général par intérim à compter du 1er janvier prochain.

LCM a abaissé son objectif de cours sur Ipsen de 92 à 83,7 euros tout en réitérant sa recommandation Neutre après cette annonce inattendue. Le broker observe que ce départ intervient deux semaines après la suspension clinique du traitement expérimental Palovarotene pour les indications pédiatriques contre la fibrodysplasie ossifiante progressive (FOP), une maladie osseuse.

Le bureau d'études y voit une conséquence directe du risque entrepris pour acquérir le candidat-médicament annoncé au départ comme peu risqué. 

Le groupe familial avait acquis Palovarotene via le rachat de la biotech américaine Clementia en février dernier pour un milliard de dollars. Il comptait déposer un dossier d'autorisation de mise sur le marché au premier trimestre 2020. 

LCM souligne qu'aux incertitudes concernant le Palovarotene, la menace générique sur l'anticancéreux Somatuline et le besoin impérieux de reconstituer le portefeuille post-2020, s'ajoute désormais le souci de gouvernance. Selon lui, les investisseurs devraient continuer en toute logique de se détourner du titre au cours des prochains semestres.

Depuis l'annonce le 6 décembre de la suspension imposée par la FDA de l'ensemble des études cliniques impliquant l'utilisation chez les enfants de moins de 14 ans du Palovarotene pour traiter la FOP, la valorisation boursière d'Ipen a fondu de 21%. 

Jefferies estime que cette suspension tombe très mal pour Ipsen. La FOP étant une maladie touchant essentiellement les enfants, les prévisions de ventes de Palovarotene risquent d'être considérablement revues à la baisse.

Si Ipsen ne parvenait pas à relancer les études, le broker pourrait être conduit à abaisser son objectif de pic des ventes du médicament de 1,85 milliard de dollars à 270 millions.

La contribution du traitement à l'objectif de cours passerait alors de 14,5 euros par action à, entre 1 et 2 euros, soit une chute de 80 à 90% de sa valeur.