Un petit retour en arrière s’impose. En 2007, Guy Hands, à la tête du fonds Terra Firma, s’empare de la légendaire maison de disques pour la coquette somme de 4,2 milliards de livres. En bon apôtre du private equity, Guy Hands s’endette fortement pour cette acquisition, surtout auprès de Citigroup.

La crise financière survient, et peu après, un malheur n’arrivant jamais seul, celle de l’industrie musicale. Malgré un très large catalogue avec des artistes comme Pink Floyd, David Bowie, Coldplay, Gorillaz ou encore Depeche Mode, les ventes d’EMI s’effondrent. Guy Hands tente de réduire les coûts et dénonce avec indignation les énormes avances demandées par certains artistes. La réplique ne se fait guère attendre, les Rollings Stones et d’autres claquent la porte de la major.

La dette continue d’augmenter et les choses s’enveniment. Guy Hands attaque en justice Citigroup, l’accusant d’avoir crée de toute pièce une autre offre de rachat en 2007 pour le pousser à surenchérir. Finalement, il perd cette longue bataille juridique en novembre 2010.

En février 2011, c’est la banque elle-même qui reprend le contrôle d’EMI, annulant les deux tiers de sa dette, celle-ci passant de 3,4 milliards à 1 ,2 milliards de livres. Mais ces bases assainies n’ont apparemment pas suffit à relancer la maison de disques. A en croire l’annonce de lundi, l’ancien créancier n’aurait pas fait beaucoup mieux que le propriétaire d’hier, Guy Hands.

La vente réussie le mois dernier à Wall Street de Warner Music Group, racheté pour 3,3 milliards de dollars par Access Industrie du milliardaire d’origine russe Len Blavatnik, peut redonner de l’espoir à EMI. Les investisseurs tentés par Warner Music, cette même major qui avait proposé une fusion à EMI en mars 2007, pourraient ainsi se rabattre sur la mythique major anglaise. Affaire à suivre donc…