Le pétrole s'est stabilisé mardi, les investisseurs évaluant l'impact potentiel sur l'approvisionnement en pétrole des attaques menées par les militants houthis du Yémen, alignés sur l'Iran, contre les navires en mer Rouge, qui ont perturbé le commerce maritime et contraint les compagnies à dérouter les navires.

Les prix du brut ont grimpé de près de 2 % lundi en raison des craintes suscitées par les perturbations du commerce via le canal de Suez, la route maritime la plus courte entre l'Europe et l'Asie, qui représente environ 15 % du trafic maritime mondial.

Le Brent a perdu 12 cents à 77,83 dollars le baril à 0914 GMT. Le brut américain West Texas Intermediate pour janvier, qui expire mardi, a perdu 62 cents à 71,85 dollars, tandis que le contrat de février, plus actif, n'a perdu que 3 cents.

Bien que les attaques sur les navires aient augmenté la prime de risque géopolitique, "l'effet réel sur les flux de pétrole devrait être limité", a déclaré John Evans du courtier en pétrole PVM.

"Les attaques n'ont pas touché d'éléments susceptibles d'interférer avec la production", a-t-il ajouté.

Les analystes de Goldman Sachs ont déclaré qu'il était peu probable que les perturbations aient un effet important sur les prix du brut et du gaz naturel liquéfié (GNL), car les possibilités de réacheminement des navires suggèrent que la production ne devrait pas être directement affectée.

La compagnie pétrolière BP a temporairement interrompu le transit par la mer Rouge et le groupe pétrolier Frontline a déclaré lundi que ses navires éviteraient cette route, signe que la crise s'étendait aux expéditions d'énergie.

Les attaques maritimes ont incité les États-Unis et leurs alliés à envisager la création d'un groupe de travail chargé de protéger les routes de la mer Rouge, une initiative dont l'Iran, ennemi juré d'Israël et des États-Unis, a prévenu qu'elle constituerait une erreur.

Cette semaine, l'attention se portera également sur le dernier aperçu de l'offre américaine. Les stocks de brut américains devraient diminuer de 2,2 millions de barils, selon un sondage Reuters.

Le premier des deux rapports sur l'offre de la semaine, de l'American Petroleum Institute, est attendu à 2130 GMT. (Reportage d'Alex Lawler, complété par Andrew Hayley à Pékin et Stephanie Kelly à New York, et édité par David Goodman)