Paris (awp/afp) - Les marchés européens se figeaient mercredi, attendant une confirmation du ralentissement de l'inflation à travers une série d'indicateurs tandis qu'en Asie, le statu-quo monétaire de la Banque du Japon (BoJ) a fait glisser le yen et grimper la Bourse de Tokyo.

Vers 08H45 GMT, les indices stagnaient à Paris (+0,03%), Francfort (-0,09%) et Londres (+0,01%). Mardi, ils avaient poursuivi leur dynamique haussière de début d'année.

En Asie, la Bourse de Tokyo (+2,5%) a profité de la décision de la BoJ de maintenir sa politique monétaire ultra-accommodante, contrairement aux attentes de certains spéculateurs, ce qui a faisait plonger le yen, un mouvement de change favorable aux valeurs exportatrices nippones.

Sur le marché des changes, le dollar bondissait de 1,59% à 131,16 yens vers 08H15 GMT, contre 128,5 yens avant les annonces de la BoJ. L'euro se renforçait aussi nettement, à 140,96 yens contre 138,5 yens avant la BoJ.

Les spéculations sur un prochain resserrement monétaire avaient été ravivées en décembre quand la BoJ avait relevé par surprise à 0,5% le plafond des rendements obligataires japonais à 10 ans qu'elle tolère.

Selon Clifford Bennett, économiste à ACY Securities, la BoJ a "agi de façon appropriée dans une trajectoire de croissance économique incertaine et des niveaux d'inflation encore bas".

Mais pour Takahide Kiuchi, économiste à Nomura Research Institute et ancien membre du conseil de politique monétaire de la BoJ, "la spéculation sur une révision éventuelle de sa politique va se poursuivre".

Mardi, les espoirs d'une amélioration du contexte économique mondial avaient été renforcés par les propos positifs du vice-Premier ministre chinois Liu He au Forum économique mondial de Davos, évoquant un probable rebond de la croissance cette année en Chine grâce à la réouverture du pays ainsi que par ceux du chancelier allemand Olaf Scholz, qui s'est dit convaincu que l'Allemagne éviterait une récession cette anné.

"Les acteurs du marché semblent aujourd'hui assez confiants quant au développement de la conjoncture économique", constate Andreas Lipkow, pour Comdirect.

Au Royaume-Uni, l'inflation a ralenti à 10,5% sur un an en décembre, contre 10,7% en novembre, mais reste à des niveaux historiquement très élevés, alimentant une crise du coût de la vie dans le pays.

Dans la mesure où "l'indice des prix à la consommation devrait rester au-dessus des 10% pendant un moment", "il faut s'attendre à voir la Banque d'Angleterre remonter encore ses taux de 50 points de base lors de sa réunion dans environ deux semaines", estime Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les investisseurs attendent en cours de séance l'indice des prix à la production et les ventes au détail aux Etats-Unis en décembre.

"La bonne nouvelle, c'est que les prix à la production sont prévus en baisse en décembre", ce qui "confirmerait que les pressions inflationnistes se réduisent outre-Atlantique", note Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomique chez Saxo Banque.

L'automobile nippone profite, Renault aussi

Les titres des groupes automobiles nippons, valeurs exportatrices japonaises par excellence, ont bondi grâce à la dégringolade du yen: Toyota a pris 2,49% à 1909,5 yens, Nissan 2,81% à 435,3 yens, Honda 0,93% à 3123 yens et Suzuki 4,01% à 4429 yens.

A Paris, le titre Renault montait de 1,26% à 38,50 euros vers 08H35 GMT. Les ventes du groupe automobile ont connu une quatrième année consécutive de baisse en 2022, plongeant de 5,9% l'an dernier et dépassant de peu les deux millions de véhicules vendus, mais le portefeuille de commandes en Europe reste à un niveau "record" de 3,5 mois de ventes, au 31 décembre 2022.

Du côté du pétrole

Le marché du pétrole continuait sur sa lancée après avoir déjà été porté la veille par les espoirs d'une vive reprise économique chinoise cette année: vers 08H40 GMT, le baril de WTI américain gagnait 0,86% à 80,88 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord avançait de 0,57% à 86,40 dollars.

afp/jh