par Andreas Rinke

WILHELMSHAVEN, Allemagne, 17 décembre (Reuters) - Uniper s'attend à ce que la Commission européenne se prononce dans les prochains jours sur la conformité du plan de sauvetage de l'importateur de gaz allemand par Berlin aux règles en matière d'aides d'Etat, a déclaré samedi son directeur général, ajoutant que tout feu vert serait probablement soumis à des conditions.

Le sauvetage d'Uniper par Berlin, qui a coûté jusqu'à présent plus de 50 milliards d'euros et qui aboutira à une nationalisation, a reçu le feu vert des autorités de la concurrence de l'Union européenne (UE) mais doit encore être approuvé par l'exécutif européen sur les aides d'État.

Les règles de l'UE en matière d'aides d'État visent à empêcher qu'une entreprise ne reçoive des aides au détriment d'autres entreprises du même secteur et peuvent amener les régulateurs à demander des compensations financières ou autres avant de donner leur accord.

Les investisseurs d'Uniper se prononceront sur le sauvetage lors d'une assemblée extraordinaire des actionnaires le 19 décembre.

"Nous nous attendons à ce qu'il y ait des conditions: c'est normal dans ces cas-là", a déclaré à Reuters le patron d'Uniper, Klaus-Dieter Maubach. "Nous espérons que les conditions ne seront pas trop drastiques (...) Nous attendons une décision dans les prochains jours."

Klaus-Dieter Maubach, qui s'exprimait à l'issue de l'inauguration du premier terminal flottant de gaz naturel liquide en Allemagne, a déclaré que les producteurs auraient besoin d'engagements à long terme pour garantir un approvisionnement suffisant en GNL, sur lequel l'Allemagne a fondé ses espoirs pour mettre fin à sa dépendance vis-à-vis du gaz russe.

"Les projets (d'exploration) sont sécurisés par des contrats à long terme. C'est au moins 10 ans, voire 20 ans", a-t-il déclaré. "Nous devons accepter de passer des contrats de livraison à long terme, comme nous l'avons fait avec la Russie."

Si l'entreprise devra certainement être restructurée une fois nationalisée, certains engagements stratégiques, comme trois centrales nucléaires en Suède, resteront inchangés.

"Cela fait partie de notre portefeuille", a déclaré Klaus-Dieter Maubach. (Reportage Andreas Rinke, version française Matthieu Protard)