Zurich (awp) - Le géant de la réassurance Swiss Re a signé un début d'année prometteur, supérieur aux attentes de la communauté financière. Les placements financiers, qui ont dopé l'activité réassurance vie (L&H), ont notamment porté la performance de la multinationale zurichoise en ce début d'année.

Le bénéfice net s'est inscrit à 1,09 milliard de dollars, pour des recettes de primes de 11,68 milliards, indique jeudi le numéro deux mondial de la réassurance. L'évolution en rythme annuel n'est pas fournie, Swiss Re ayant adopté la norme comptable IFRS (US Gaap auparavant) au 1er janvier 2024 et n'ayant pas reformulé ses chiffres au premier trimestre 2023 pour permettre la comparaison.

Pour le directeur financier (CFO) John Dacey, le changement de norme comptable permettra surtout de mieux valoriser les affaires de réassurance vie (L&H), véritable moteur de croissance pour Swiss Re. La division L&H a ainsi dégagé un résultat net de 412 millions au premier partiel. Le communiqué évoque une mortalité "conforme aux attentes" aux Etats-Unis et des rendements plus importants sur les placements financiers.

Le rendement des investissements (ROI) du groupe s'est fixé à 4,0%.

Le géant de la réassurance revendique pour la réassurance dommages (P&C) un bénéfice net de 552 millions de dollars. Le ratio combiné - soit le rapport entre les primes encaissées et les prestations versées - pour l'activité P&C s'est établi à 84,7%.

La ronde de renouvellement d'avril pour la division P&C a porté sur un volume de contrats de 2,5 milliards de dollars pour lesquels Swiss Re a obtenu des hausses de tarifs de 12%. Les risques liés à la sinistralité ont eu augmenté de 12%, selon un calcul qualifié de prudent et incluant notamment l'inflation.

Prévision de bénéfice annuel confirmée

Pour l'assurance aux entreprises (CorSo), le ratio combiné a atteint 89,9%. Le bénéfice net de CorSo s'est inscrit à 194 millions de dollars. Swiss Re affirme avoir bien débuté l'année avec cette activité, malgré une perte de 66 millions liée au séisme survenu en début d'année à Noto, au Japon.

Les chiffres publiés par la multinationale sont supérieurs aux prévisions des analystes du consensus AWP.

Par ailleurs, le groupe zurichois va céder la plateforme numérique Iptiq, active dans les solutions d'assurance en marque blanche. "Le contexte de marché actuel est très différent de celui qui prévalait lors de la création d'Iptiq" en 2016, argumente le directeur général de Swiss Re. Le désengagement de Swiss Re s'étalera sur les prochains trimestres, voire les prochaines années.

Iptiq a bouclé 2023 sur une perte de 247 millions de dollars. En 2022, le débours avait atteint 362 millions. Une amélioration est attendue cette année, l'expansion internationale d'Iptiq - désormais terminée - ayant coûté très cher au cours des deux derniers exercices.

En téléconférence, le directeur financier John Dacey a assuré que cette cession et les coûts (encore non chiffrés) qu'elle entraînera ne remet pas en cause la feuille de route. Pour 2024, Swiss Re table toujours sur un bénéfice net de "plus de 3,6 milliards de dollars". La communauté financière s'accorde pour dire que cet objectif est prudent au regard de la performance au premier trimestre.

Les investisseurs ont salué la performance. L'action du réassureur a achevé la séance de la Bourse suisse sur un net gain de 3,81% à 107,65 francs suisses terminant en tête des valeurs vedettes, alors que l'indice phare SMI a clôturé en hausse de 0,40%.

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