Spotify, qui a vu le jour en 2008, un an après le lancement de l'iPhone, a affirmé mercredi qu'App Store, le magasin de la firme à la pomme, privait les consommateurs de choix et les empêchait d'accéder à des fournisseurs concurrents de services de musique en streaming au bénéfice d'Apple Music.

Dans sa plainte déposée lundi auprès de la Commission européenne, le groupe suédois reproche à Apple de prélever une redevance de 30% sur les fournisseurs de contenus pour chaque abonnement souscrit sur l'App Store.

L'avocat de Spotify, Horacio Gutierrez, a déclaré que le numéro un mondial de la musique en ligne avait été contraint d'utiliser ce système de facturation en 2014, puis obligé d'augmenter le prix de son service premium de 9,99 à 12,99 euros alors qu'Apple Music a été lancé à 9,99 euros.

Spotify a ensuite cessé d'utiliser le système IAP (in-app purchase) du groupe californien d'Apple, ce qui signifie que les clients de Spotify ne pouvaient faire évoluer leur abonnement qu'indirectement, par exemple sur un ordinateur portable.

Les règles de l'App Store, selon Spotify, impliquent que ce dernier ne peut pas promouvoir ses contenus ni fournir des informations commerciales. De telles restrictions n'existent pas sur les appareils équipés du système d'exploitation Android, affirme Spotify.

"Les promotions sont essentielles à notre activité. C'est ainsi que nous transformons nos clients gratuits en abonnés payants", a poursuivi Horacio Gutierrez.

Apple a également refusé de laisser Spotify lancer une application sur son Apple Watch, a dit Spotify.

Le groupe n'a pas précisé le montant du préjudice économique qu'il estimait avoir subi.

"Nous sommes convaincus dans l'analyse économique que nous avons soumise à la Commission que nous aurions pu faire mieux que ce que nous avons fait jusqu'à présent", a affirmé Horacio Gutierrez.

(Philip Blenkinsop; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Apple, Spotify Technology SA