Paris (awp/afp) - Sanofi va se restructurer en trois entités commerciales, transformant en entité autonome sa division santé grand public, a annoncé le groupe pharmaceutique français lundi dans un communiqué.

La santé grand public - qui comprend notamment des antidouleurs comme le Doliprane ou des sirops contre la toux comme le Mucosolvan -, représente environ 12% du chiffre d'affaires de Sanofi.

Cette annonce, à la veille d'une journée d'investisseurs, intervient trois semaines après la publication d'informations de presse qui avaient fait état de discussions sur une cession ou une prise d'autonomie de cette division santé grand public, qui comprend notamment les médicaments sans ordonnance.

Paul Hudson, le nouveau directeur général de Sanofi, a indiqué viser "une croissance supérieure à celle du marché" sur cette entité mais a écarté tout projet de vente, lors d'une conférence téléphonique lundi.

Expliquant vouloir donner de meilleures armes à cette division, qui sera dotée de fonctions de fabrication et recherche et développement intégrées, le directeur général a indiqué que cette nouvelle structure devrait lui apporter plus de flexibilité et un fort potentiel de croissance, associée au passage attendu de Cialis et de Tamiflu sur le marché de l'automédication aux Etats-Unis.

Le groupe a par ailleurs indiqué vouloir rationaliser ses dépenses, avec pour objectif deux milliards d'euros d'économies réalisées d'ici à 2022, notamment par un désengagement dans le diabète. Cette activité est sous forte pression depuis plusieurs années, en raison de la baisse des prix des insulines aux Etats-Unis ainsi que de la concurrence d'un médicament biosimilaire en Europe.

"Sanofi annonce l'arrêt des activités de recherche dans le diabète et les maladies cardiovasculaires, et renonce au lancement de l'efpéglénatide", indique ainsi le communiqué.

"Nous reconnaissons qu'il devient plus difficile d'atteindre des innovations de rupture et nous reconnaissons que nous devons être efficaces", en concentrant les ressources du groupe "sur des secteurs d'opportunités", a dit Paul Hudson.

Toujours dans cette optique, l'entreprise entend également procéder au réajustement des ressources dédiées à son anticholestérol Praluent et Kevzara, dans la polyarthrite rhumatoïde, indique le groupe.

Un peu plus tôt dans la journée, Sanofi avait annoncé l'acquisition de la biotech américaine Synthorx pour 2,5 milliards de dollars (2,26 milliards d'euros), une opération qui lui permet de se renforcer dans l'immuno-oncologie.

Par ailleurs, Sanofi a dit anticiper une progression de sa marge opérationnelle des activités, qui devrait atteindre 30% d'ici à 2022 et dépasser 32% en 2025.

Enfin, le laboratoire indique avoir la possibilité de générer des flux de trésorerie additionnelles par la cession de certains actifs, et notamment en monétisant sa participation dans le capital de son allié américain Regeneron, après la période d'incessibilité prévue aux termes de l'accord avec son allié américain.

afp/rp