L'association de défense des droits de l'homme de l'Union européenne (UE) a annoncé lundi qu'elle avait décidé d'organiser une conférence internationale sur les droits de l'homme. Selon RWE, il s'agissait des derniers militants sur place. L'évacuation par la police est ainsi terminée. Le démantèlement de l'ancienne colonie sera achevé "dans les prochains jours". Ailleurs dans le bassin de lignite rhénan, les manifestations contre la production d'électricité à partir du charbon se sont poursuivies.

Ainsi, lundi matin, huit militants ont occupé une pelleteuse de lignite dans la mine à ciel ouvert de Hambach, située à 20 kilomètres de Lützerath. L'engin a alors dû cesser temporairement ses activités. Toutefois, l'action de protestation a pris fin après quelques heures seulement. Lundi midi, les huit occupants ont quitté volontairement la drague, a indiqué RWE.

Par ailleurs, à un peu plus de quatre kilomètres à vol d'oiseau de Lützerath, cinq militants pour le climat - dont deux en fauteuil roulant - sont descendus en rappel d'un pont autoroutier lundi matin. La circulation sur l'autoroute 44 a continué pendant l'action, mais rien ne s'est passé sur la route de campagne sous le pont. Mais cette action s'est également terminée à midi, selon la police.

Le groupe énergétique RWE a souligné que les deux derniers militants qui se trouvaient encore sous Lützerath avaient quitté le tunnel de leur plein gré. Ils ont été "soulagés" que la "situation de danger de mort" ait ainsi pris fin. "Un sauvetage hors du tunnel contre la résistance annoncée des personnes aurait été lié à des risques élevés, également pour les sauveteurs", a fait savoir le groupe.

Les militants de Lützerath ont également expliqué sur Twitter que les deux personnes avaient quitté le tunnel "d'elles-mêmes". "Mille mercis pour votre engagement au péril de votre vie contre le lignite & le capitalisme", ont-ils écrit.

Pendant ce temps, la ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, a condamné les méthodes utilisées par les activistes du climat lors de l'évacuation du village de lignite de Basse-Rhénanie. "Avec des barricades enflammées, un tunnel menaçant de s'effondrer et des cabanes dans les arbres branlantes en hauteur, les activistes n'ont pas seulement mis eux-mêmes en grand danger, mais aussi les forces d'intervention", a écrit la politicienne du SPD dans un communiqué lundi.

Les conflits politiques ne doivent pas être réglés sur le dos des forces d'intervention. "Celui qui veut imposer ses vues par la force abandonne le discours démocratique", a souligné Mme Faeser. On risque ainsi de perdre le soutien de la société pour la lutte contre la crise climatique.

Faeser a en même temps annoncé que les "accusations individuelles de violence par des fonctionnaires de police" à l'encontre des activistes seraient également examinées. "Si les accusations sont confirmées, elles doivent avoir des conséquences", a clairement indiqué Mme Faeser.

Les activistes avaient accusé la police d'excès de violence lors de la grande manifestation de samedi. Un "nombre élevé à deux ou trois chiffres" de participants ont été blessés, a déclaré dimanche une porte-parole du service médical des manifestants. Parmi eux, il y avait de nombreux blessés graves et quelques personnes dont le pronostic vital était engagé. Selon la police, neuf militants ont été transportés à l'hôpital en ambulance.

Le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Hendrik Wüst (CDU), s'est adressé au synode de l'Eglise évangélique de Rhénanie pour demander le soutien au compromis sur le charbon, qui conduit actuellement à la production d'électricité à partir de grandes quantités de charbon, mais qui comprend également une sortie anticipée de la production d'électricité à partir du charbon en Rhénanie-du-Nord-Westphalie en 2030. Personne n'a cédé à la facilité.

Après la démolition complète de Lützerath, le groupe énergétique RWE veut draguer le charbon qui se trouve en dessous. Un porte-parole de l'entreprise a déclaré que les excavatrices à roue à aubes pourraient atteindre l'ancien village dès mars ou avril.