Le groupe suisse a précisé, lors du Congrès européen du cancer à Vienne, que dans des essais de phase II sur le cancer de la vessie avancé ou métastatique, l'atézolizumab avait permis une réduction de la taille de la tumeur chez 27% des patients présentant un niveau moyen ou élevé de PD-L1, une protéine qui permet au cancer de se protéger contre le système immunitaire.

Dans des essais distincts sur le cancer du poumon non à petites cellules avancé, les patients traités avec l'atézolizumab ont vécu en moyenne 7,7 mois de plus que ceux auxquels avaient été prescrite une chimiothérapie.

La molécule a également réduit la tumeur de jusqu'à 27% des patients dont la maladie avait continué de progresser lors d'autres traitements et qui affichaient les niveaux de PD-L1 les plus élevés, a ajouté Roche.

Le numéro un mondial des anticancéreux espère que l'atézolizumab sera son prochain "blockbuster", c'est à dire un traitement susceptible de générer plus d'un milliard de dollars de ventes, afin de ne pas être distancé par ses rivaux Merck & Co et Bristol-Myers SquibbN dans l'immunothérapie du cancer.

Il compte sur une commercialisation de cette nouvelle molécule d'ici la fin 2016 et estime que les derniers résultats d'essais devraient favoriser la réalisation de cet objectif.

"Nous prévoyons de soumettre ces résultats aux autorités mondiales de santé afin d'offrir cette nouvelle option dès que possible", a dit Sandra Hornung, la directrice médicale du groupe, dans un communiqué.

Roche a obtenu en février de la Food and Drug Administration (FDA) américaine le statut de "percée thérapeutique" ("breakthrough therapy status") pour l'atézolizumab et présente aujourd'hui la molécule comme "la première nouvelle thérapie du cancer de la vessie depuis 30 ans".

Pour les analystes financiers, Roche a besoin d'obtenir rapidement l'aval des autorités à la mise sur le marché de ce traitement pour ne pas se retrouver à la traîne de ses concurrents.

"Merck a déposé le dossier du Keytruda pour le cancer du poumon en avril et Bristol-Myers Squibb a déposé celui de l'Opdivo", explique Michael Leuchten, de Barclays, dans une note. "Roche doit donc leur emboîter le pas dès que possible."

(John Miller; Marc Angrand pour le service français)