New York (awp/afp) - Wall Street a ouvert en baisse mardi, dans un contexte de craintes renouvelées sur la croissance après des chiffres médiocres en Europe comme aux Etats-Unis: le Dow Jones perdait 0,31% et le Nasdaq 0,63%.

Vers 14H05 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 54,99 points à 17.682,01 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 30,86 points à 4.860,93 points.

L'indice élargi S&P 500, particulièrement surveillé par les investisseurs, reculait de 13,80 points, soit 0,67%, à 2.052,33 points.

Lundi, la Bourse de New York avait légèrement baissé, tirée vers le bas par une forte baisse des cours pétroliers, à l'issue d'une séance dans l'ensemble peu animée face à une faible actualité économique américaine: le Dow Jones avait perdu 0,31% à 17.737,00 points et le Nasdaq 0,46% à 4.891,80 points.

Désormais, Wall Street baisse plus franchement, "après que des chiffres se sont révélés décevants dans la zone euro et que le déficit commercial (américain) s'est plus creusé que prévu", ont énuméré les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

Plus précisément, c'est une série d'indices sur l'activité des services qui a déçu en Europe, de même qu'un déclin inattendu des commandes industrielles en Allemagne, tandis qu'aux Etats-Unis, les analystes ont été surpris par l'ampleur de l'aggravation du déficit commercial en février, une nouvelle contre-performance qui risque de peser sur la croissance américaine.

Les indices ont néanmoins ralenti leur baisse immédiatement après l'annonce d'une hausse plus forte que prévu de l'activité dans les services américains en mars.

Au-delà de cette actualité immédiate, ce sont bien dans l'ensemble "les craintes sur la croissance qui font leur retour en scène", a reconnu Patrick O'Hare, de Briefing, évoquant aussi des propos de Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), qui a jugé "trop fragile" la reprise mondiale.

Néanmoins, il relativisait cette explication en remarquant que Wall Street est revenue à un très haut niveau après avoir chuté en début d'année, et que les investisseurs se demandent surtout à quel point ce rebond était exagéré.

"Les craintes sur la croissance n'ont rien de nouveau", a conclu M. O'Hare. "Elles sont simplement renouvelées sur des marchés qui reconnaissent qu'ils ont trop avancé."

- Tesla se replie -

Parmi les valeurs, le géant du divertissement Disney perdait 1,31% à 97,39 dollars face au départ inattendu de Thomas Staggs, son numéro deux, qui était donné comme son futur dirigeant.

Le réseau social Twitter, qui a remporté les droits de diffuser en ligne les matchs du Championnat professionnel de football américain (NFL), prenait 1,58% à 17,36 dollars.

Le laboratoire pharmaceutique Allergan chutait de 15,71% à 233,99 dollars, comme sa fusion avec son concurrent Pfizer, en hausse de 0,96% à 31,02 dollars, était menacée par de nouvelles mesures américaines pour lutter contre les mariages entre entreprises pour des raisons fiscales.

Egalement dans le secteur, le canadien Valeant, gravement atteint ces derniers mois en Bourse par des soupçons de manipulation comptable, reprenait 8,39% à 28,30 dollars sur sa cotation new-yorkaise, après avoir rapporté qu'une enquête interne n'avait pas démontré de grave problème dans sa filiale Philidor, spécialisée dans la pharmacie en ligne.

Après avoir annoncé un changement à la tête de son conseil d'administration, le groupe de restauration Darden, notamment propriétaire de la chaîne Olive Garden, reculait de 3,92% à 64,70 dollars. Il a par ailleurs fait état d'une hausse de ses ventes mais d'une baisse de son bénéfice net pour le dernier trimestre.

Le constructeur de voitures électriques Tesla, en forme ces derniers temps à Wall Street, se repliait de 1,09% à 244,30 dollars, après avoir reconnu moins de livraisons de véhicules que prévu au dernier trimestre à cause de "pénuries d'équipements en janvier et février".

Le marché obligataire avançait, le rendement des bons du Trésor à dix ans baissant à 1,721% contre 1,759% lundi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,545%, contre 2,598% précédemment.

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