Zurich (awp) - Filiale en voie d'autonomisation du mastodonte pharmaceutique Novartis, Sandoz publie mardi un premier aperçu de sa performance en indépendant, sous la forme d'un supplément à son prospectus de cotation sur SIX. Le chiffre d'affaires sur les six premiers mois de l'année s'est établi à 4,77 milliards de dollars (4,22 milliards de francs suisses), en hausse de 5% sur un an.

Affectée notamment par le coûts des préparatifs à la prise d'envol, la marge brute opérationnelle (Ebitda) de la filiale dédiée aux traitements de substitution a fondu de plus de cinq points de pourcentage à 15,1%, pour un résultat afférent élagué d'un quart à 720 millions. Le bénéfice net a été amputé de moitié à 236 millions.

Apuré de tout élément jugé non récurrent, l'Ebitda de base s'est érodé de 3% à 992 millions et le bénéfice net de base de 10% à 591 millions.

Les médicaments génériques demeurent de loin la première source de revenus du groupe avec 3,72 milliards, loin devant les biosimilaires avec 1,05 milliard. Ces derniers affichent néanmoins une cadence de croissance quatre fois supérieure au coeur de métier traditionnel.

L'introduction de Sandoz à la Bourse suisse SIX, avec une réplique de cotation outre-Atlantique, reste agendée autour du 4 octobre. La future société confirme en outre la feuille de route à brève et moyenne échéance brossée mi-juillet par son actuelle maison-mère Novartis. La croissance doit s'établir en 2023 autour de 5% et la marge Ebitda de base entre 18 et 19%. La rentabilité doit par la suite progresser pour s'installer d'ici 2028 dans un couloir de 24 à 26%.

Saga judiciaire à suivre

Au chapitre des risques, Sandoz rappelle s'être engagé auprès du Département de la justice aux Etats-Unis à améliorer ses pratiques en matière de concurrence, dans le sillage d'accords judiciaires conclus en 2020 et 2021 pour près de 400 millions de dollars au total. Des procédures sont encore en cours aux Etats-Unis et au Canada.

Impliquée dans un scandale autour des opioïdes au pays de l'oncle Sam, la société a convenu avec des représentants des plaignants à contribuer à hauteur de près de 100 millions à la constitution d'un fonds de dédommagement. Les autorités cartellaires polonaises ont par ailleurs demandé en août des précisions sur des pratiques susceptibles d'être assimilées à de l'abus de position dominante.

Divers litiges sont encore ouvert autour de brevets, aux Etats-Unis et aux Pays-Bas.

Novartis avait arrêté il y a un an sa décision sur l'avenir de Sandoz, n'ayant reçu aucune offre ferme de rachat pour une filiale mise sur le balan en octobre 2021. La futur entité s'est dans l'intervalle dotée d'un conseil d'administration, placé sous la présidence de l'ancien patron de Firmenich, Gilbert Ghostine.

L'opération doit constituer l'ultime phase du recentrage engagé sous l'ère Joseph Jimenez, puis poursuivi par son successeur Vasant Narasimhan, qui s'était notamment traduite par l'externalisation et l'introduction au SMI de la division ophtalmique Alcon en 2019.

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