Zurich (awp) - Novartis a déposé auprès de l'Agence européenne des médicaments (EMA) une demande d'autorisation pour sa thérapie génique CTL019 (tisagenlecleucel), récemment approuvé aux Etats-Unis sous la marque Kymriah. La requête comprend les indications contre la leucémie lymphoblastique aiguë (ALL) récurrente ou réfractaire chez les enfants et jeunes adultes, ainsi que contre le lymphome diffus à grandes cellules B (DLBCL) récurrent ou réfractaire chez les adultes ne pouvant subir de transplantation de cellules souches autologues (ASCT), détaille lundi un communiqué du géant pharmaceutique rhénan.

L'espérance de vie des patients souffrant de leucémie lymphoblastique aiguë est limitée à quelque mois. Le lymphome diffus à grande cellules B pour sa part représente environ 80% de toutes les formes de leucémies infantiles. Moins de 10% de ces jeunes patients parviennent à l'âge de cinq ans, souligne le laboratoire.

Le récepteur antigénique chimérique de cellules T (CAR-T) se différencie des traitements traditionnels à base de petites molécules ou de substances biologiques par son mode de fabrication, à partir des propres cellules des patients. Ces dernières sont "reprogrammées" génétiquement en laboratoire pour traquer les cellules cancéreuses ou certaines cellules B exprimant un antigène particulier.

Le CTL019, à l'instar d'autres thérapies CAR-T, est le fruit d'une collaboration entamée en 2012 avec l'Université de Pennsylvanie.

L'autorisation aux Etats-Unis de cette première thérapie génique constituait déjà un jalon important dans l'histoire de l'oncologie, rappelle la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un commentaire. Ce traitement personnalisé dispose du potentiel pour s'attaquer également à des tumeurs solides et les caisses maladies ne devraient pas rechigner à le rembourser, en dépit d'un coût de près d'un demi-million de dollars par patient, anticipe l'établissement zurichois.

A la Bourse, l'action Novartis a fini stable à 83,60 CHF, dans un SMI en recul de 0,36%.

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