par Pascale Denis

Le groupe, qui a entamé son recentrage sur le luxe et les marques de mode ou de sport avec la cession d'une majorité du capital de CFAO, a vu ses ventes progresser de 1,2% à 4.129 millions d'euros, un chiffre en ligne avec la prévision des analystes interrogés par Reuters (4.100 millions).

Sa croissance organique est ressortie à 1,3%, contre 1,0% attendus.

"L'amélioration significative du chiffre d'affaires de nos activités au premier trimestre nous conforte dans notre capacité à accélérer la croissance de nos ventes tout au long de cette année", déclare François-Henri Pinault, PDG du groupe, dans un communiqué.

Il ajoute anticiper "une bonne progression des performances opérationnelles et financières en 2010".

Après avoir maintenu ses marges en 2009 grâce à un vaste programme de restructuration et de réduction de coûts, PPR s'était fixé pour objectif de relancer sa croissance en 2010.

Les ventes du premier trimestre ont bénéficié d'une accélération de la croissance organique dans le luxe (Gucci, Bottega Veneta, Balenciaga ou Yves Satint-Laurent) à +6,1% par rapport aux 3% du dernier trimestre 2009.

Pour la seule marque Gucci, qui compte pour 68% des ventes du pôle, la progression est ressortie à 5,3%.

LVMH, numéro un mondial du secteur, a quant à lui vu les ventes de son pôle mode et maroquinerie progresser de 10%

REPRISE ATTENDUE POUR LES VENTES DE GROS DANS LE LUXE

Le pôle luxe de PPR, plus exposé que LVMH aux réseaux de distributeurs tiers, a vu ses ventes progresser de 9% dans les boutiques en propre, tandis que les ventes en gros (34% du chiffre d'affaires) sont restées stables.

Jean-François Palus, directeur financier du groupe, a dit anticiper, lors d'une conférence téléphonique, une reprise des ventes aux distributeurs dans les prochains trimestres.

Il a précisé que les prises de commandes de la seule marque Gucci pour les collections automne-hiver avaient connu une croissance à deux chiffres.

Contre la tendance, les ventes d'Yves Saint-Laurent sont restées dans le rouge, avec un repli de 0,7% à données comparables.

Les ventes de PPR ont aussi profité d'une meilleure tenue de la consommation dans les activités de distribution (Conforama et Fnac, avec des hausses respectives de 2,6% et 1,6%), tandis que le pôle de vente à distance Redcats et l'équipementier sportif Puma sont encore restés dans le rouge (-0,5% et -2,7%).

La valeur a clôturé mercredi à 103,95 euros (-1,38%) à la Bourse de Paris, signant la plus forte hausse (+23%) du secteur du luxe depuis janvier.

Le titre, qui a retrouvé ses niveaux de janvier 2008, a quasiment doublé depuis ses plus bas de juin 2009, un rattrapage guidé par la cession attendue à moyen terme de ses activités de distribution et par la reprise de la consommation constatée au premier trimestre dans le secteur du luxe.

Pascale Denis, édité par Benoît Van Overstraeten et Matthieu Protard