Paris (awp/afp) - Le groupe pharmaceutique français Ipsen a relevé jeudi ses objectifs financiers pour 2023 après un chiffre d'affaires en progression au premier semestre, porté notamment par des produits récemment acquis.

Troisième du secteur en France derrière Sanofi et Servier, Ipsen prévoit désormais une croissance des ventes supérieure à 6% à taux de change constant et une marge opérationnelle supérieure à 30% sur l'exercice 2023, selon un communiqué.

Jusqu'à présent, le groupe, qui se concentre sur les domaines thérapeutiques de l'oncologie, des maladies rares et des neurosciences, envisageait une croissance du chiffre d'affaires de plus de 4% à taux de change constant et une marge opérationnelle d'environ 30%.

Sur la base des taux de change moyens en juin 2023, Ipsen anticipe toutefois que les effets de change auront "un impact défavorable" de l'ordre de 3% sur les ventes totales du groupe.

Au premier semestre, Ipsen a affiché une progression de 7,2% de ses ventes à 1,536 milliard d'euros, portées par trois traitements phare: le Dysport (dans les maladies neuromusculaires mais aussi de plus en plus utilisé par le marché esthétique contre les rides), le Decapeptyl (une hormone synthétique dont les ventes ont progressé en Chine), le Cabometyx (traitement du carcinome du rein).

"Les deux-tiers du chiffre d'affaires proviennent de ces plateformes de croissance ainsi que des nouveaux produits", qui compensent l'érosion des ventes en Europe et aux Etats-Unis de l'anticancéreux Somatuline, produit phare du groupe concurrencé par des génériques, a déclaré David Loew, le directeur général d'Ipsen, au cours d'un point presse.

Tazverik (utilisé en oncologie), actif principal de la société biopharmaceutique américaine Epizyme, acquise en juin 2022, ainsi que le médicament Bylvay (pour traiter le prurit cholestatique) ont également "fortement" contribué au chiffre d'affaires.

Le médicament Bylvay a contribué à hauteur de 23,1 millions d'euros au chiffre d'affaires semestriel, montrant "que l'acquisition de (la biotech américaine) Albireo donne de bons résultats", estime RBC Capital Markets.

Le Tazverik a pour sa part contribué à hauteur de près de 19 millions d'euros au chiffre d'affaires semestriel.

Mais le résultat opérationnel a reculé de 41% à 295,6 millions d'euros, en raison des coûts d'intégration d'Albireo dans son portefeuille des maladies rares et de la société Epizyme.

Le bénéfice net consolidé s'est ainsi élevé à 195,1 millions d'euros, en recul de 50,5% par rapport à la même période de l'an passé, affecté également par des coûts liés aux programmes de transformation du groupe et à l'arrêt d'études cliniques.

Le groupe, qui dispose de 1,7 milliard de liquidités disponibles est "ouvert à d'autres acquisitions" innovantes dans un contexte où la valorisation des entreprises de biotechnologie commence à se normaliser après une surchauffe en 2021, a indiqué M. Loew.

afp/rp