Zurich (awp) - Le titre du cimentier Holcim a écopé de la lanterne rouge à la Bourse suisse lundi, après que la presse alémanique s'est faite l'écho de l'ouverture d'une enquête américaine sur les agissements de Lafarge en Syrie. Le groupe renvoie à son rapport semestriel, qui confirme des discussions en cours.

A la clôture, l'action Holcim a chuté de 3,8% par rapport à son cours de vendredi, à 49,98 francs suisses, bon dernier d'un SMI en hausse de 0,63%.

La Sonntagszeitung a indiqué que la département américain de la Justice (DoJ) se penche sur les activités du cimentier Lafarge en Syrie, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim, avant de reprendre cette année le seul nom du second.

Un dossier dont s'est déjà emparé la justice française. Mardi, la Cour de cassation de Paris se prononcera sur les différents pourvois déposés dans l'enquête sur les activités de Lafarge dans le pays jusqu'en 2014, et en particulier sur l'annulation de sa mise en examen pour "complicité de crimes contre l'humanité".

Lafarge est soupçonné d'avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS), près de 13 millions d'euros à des groupes terroristes, dont l'État islamique (EI), ainsi qu'à des intermédiaires, afin de maintenir l'activité de son site en Syrie, alors que le pays s'enfonçait dans la guerre civile.

Selon le dominical alémanique, le groupe pourrait être condamné à une amende entre 40 et 60 millions d'euros en France. La note pourrait être plus salée outre-Atlantique, des amendes se chiffrant en milliards pouvant être prononcées en cas de financement du terrorisme.

Contacté par AWP, Holcim indique avoir évoqué le sujet dans son rapport semestriel paru cet été. Le groupe affirme avoir répondu aux "demandes informelles" de la part du DoJ portant sur l'activité de LCS.

Des discussions ont récemment commencé sur l'éventuelle résolution de cette affaire. Elles n'en sont qu'à leur début, et "il n'est pas possible d'évaluer si une résolution sera trouvée", ni "les conditions financières", ni "les mesures coercitives que le DoJ prendrait" si aucun accord n'était trouvé.

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