Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé sur une note négative mercredi, effaçant une partie du rebond de la veille. Le SMI a évolué en dents de scie dans le rouge jusqu'en milieu d'après-midi, avant d'accentuer ses pertes de de passer et finir sous la barre symbolique des 11'400 points, au plus bas du jour. Roche a déçu les investisseurs.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée.

"Dans l'ensemble, le sentiment continue de s'améliorer", a commenté l'analyste indépendant Andreas Lipkow, qui note toutefois qu'il reste "d'autres tests" pour les marchés en raison de l'abondance des publications d'entreprises.

"La plupart des traders sont optimistes quant à la prochaine série de résultats d'entreprises, en particulier ceux de Meta, de Microsoft et d'Alphabet qui se profilent" mercredi et jeudi, a relevé Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades.

En Suisse, la légère hausse de l'indicateur UBS-CFA en avril témoigne d'un regain de confiance des analystes interrogés pour une amélioration de l'économie au cours des six prochains mois.

Le SMI a terminé en recul de 0,86% à 11'370,74 points, plus bas du jour et après un plus haut à 11'459,45 points. Le SLI a cédé 0,69% à 1856,63 points et le SPI 0,78% à 15'156,95 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 19 ont reculé, 10 avancé et Sonova a fini inchangé.

Les deux titres Roche (porteur -4,4%, bon -3,3%) ont terminé tout en bas du tableau, derrière UBS (-2,9%).

Le mastodonte du médicament et du diagnostic a souffert sur les trois premiers mois de l'année de l'évaporation des dernières recettes de la franchise Covid-19. La force persistante du franc et la concurrence des versions génériques et biosimilaires de ses médicaments ont aussi pesé. Le chiffre d'affaires s'est affaissé de 6,0% à 14,40 milliards de francs suisses, en recul de 6% sur un an. Apuré des effets de changes, la multinationale rhénane se calcule une croissance de 2% et reconduit sa feuille de route pour l'ensemble de l'exercice. Hors effet Covid-19, cette même croissance aurait atteint 7%.

Dans le cadre de l'assemblée générale de la banque aux trois clés, qui a accepté l'ensemble des propositions du conseil d'administration, y compris la rémunération contestée du patron Sergio Ermotti, ce dernier a estimé que l'intégration de l'entité helvétique de Credit Suisse dans la structure d'UBS en Suisse devrait se conclure avant la fin du 3e trimestre. Alors que des mesures de restructuration et d'optimisation importantes seront encore nécessaires avant que la grande banque puisse profiter des avantages de la fusion, celle-ci ne cache pas son inquiétude face aux exigences réglementaires.

Le podium du jour se compose de Logitech (+0,8%), Sika et Givaudan (chacun +0,7%) et SGS (+0,6%).

Novartis (+0,2%) et Nestlé (-0,3%) ont fini diversement.

Le géant veveysan publie ses chiffres d'affaires trimestriels jeudi. Les analystes attendent des ventes de 22,3 milliards de francs suisses, une croissance organique de 2,8% et une croissance interne réelle négative (-0,7%). Le groupe a par ailleurs détruit en France une partie de sa production d'eau en bouteille Perrier après avoir constaté une dégradation de la qualité de l'eau dans l'un de ses puits du Gard, suspendu jusqu'à nouvel ordre.

Holcim (+0,5%) publie aussi des données trimestrielles. Les experts prévoient un chiffre d'affaires de 5,6 milliards de francs suisses et un Ebit de 510 millions.

Les valeurs du luxe Richemont (-0,1%) et Swatch Group (-1,0%) ont reculé plus ou moins nettement, alors que nombre de valeurs du secteur du luxe en Europe fléchissaient après la publication des résultats de Kering au 1er trimestre, jugés décevants.

Sur le marché élargi, le laboratoire dermatologique Galderma (-0,4%) a vu ses recettes s'envoler au premier trimestre 2024, franchissant pour la première fois la barre du milliard de dollars. La société a confirmé ses prévisions pour l'année en cours.

La société de biotechnologie Kuros Biosciences (-5,3%) a plus que doublé son chiffre d'affaires sur les trois premiers mois de l'année, grâce à son produit phare Magnetos, un substitut osseux.

Temenos (-8,7%) a eu besoin de plus d'un an pour annoncer l'arrivée d'un nouveau directeur général en remplacement de Max Chuard, parti abruptement en janvier 2023. Le Français Jean-Pierre Brulard prendra les rênes au 1er mai. Le spécialiste genevois des logiciels bancaires a publié mardi après la clôture des résultats trimestriels en progression.

Le fabricant de semi-conducteurs U-blox (+4,7%) a vu son chiffre d'affaires chuter de plus de moitié au premier trimestre, au terme duquel il a plongé dans le rouge au niveau opérationnel. L'entreprise zurichoise prévoit une reprise séquentielle au cours des prochains trimestres.

rp/al