Zurich (awp) - Holcim a généré sur les trois premiers mois de l'année une poussée de croissance assortie d'une rentabilité solides. Confortée dans sa stratégie de rachats par ces résultats, le béhémoth des matériaux de construction profite de l'occasion pour relever ses ambitions à brève échéance, faisant au passage miroiter une ribambelle d'acquisitions complémentaires.

Le chiffre d'affaires s'est étoffé d'un bon cinquième à 6,44 milliards de francs suisses. Hors effets d'acquisition et de change, la croissance se serait déjà établie à plus de 11%, portée essentiellement par des relèvements de prix dans un contexte de renchérissement des intrants.

"Nous sommes persuadés de pouvoir cette année plus que compenser le renchérissement des intrants avec des hausses de prix", a indiqué la directrice financière (CFO) Géraldine Picaud. "Nous avons déjà réalisé les hausses de prix dont nous avions besoin pour l'ensemble de l'année" a surenchéri le grand patron Jan Jenisch.

L'excédent d'exploitation (Ebit) récurrent s'est étoffé de plus de 16% à 614 millions, détaille le compte-rendu intermédiaire livré vendredi.

La multinationale désormais zougoise décoiffe ainsi les prévisions les plus optimistes du consensus concocté par AWP, qui plafonnaient les revenus à 6,29 milliards et l'Ebit à 475 millions.

Le rêve américain tient ses promesses

Si toutes les régions ont contribué à l'augmentation des recettes, l'Asie-Pacifique fait comparativement pâle figure avec une croissance de 0,4%, mais a commencé à redresser la barre en mars.

L'Amérique latine affiche une progression de 11% quand la progression sur le Vieux continent et au Moyen-Orient et en Afrique s'établit à respectivement 15% et 7%. Les reprises il y a un an de Firestone et il y a un mois de Malarkey - tous deux spécialisés dans les toitures - ont fait exploser l'exposition du groupe au pays de l'oncle Sam, où Holcim affiche une croissance de plus de 80%. Ce nouveau segment d'activités a soutenu la rentabilité, présentant une marge Ebit de 17%.

Les ambitions de croissance ont été relevées à 8% à conditions comparables, contre 6% précédemment. La progression des ventes doit même atteindre 10% en francs suisses. L'unité Solutions et produits devra pour sa part étoffer sa contribution de plus de 10% et franchir le cap des 5 milliards de recettes.

Le directeur général a par contre botté en touche sur les rumeurs de cession de la filiale indienne Ambuja, récemment parues dans la presse. Refusant de se prononcer sur le fond de la question, le CEO a tenu à dresser un portrait flatteurs de ces activités. Des candidats à une reprise se sont par ailleurs manifestés pour les actifs russes, que Holcim s'est résolu à mettre en vente fin mars.

Analystes et investisseurs sous le charme

Déçus de n'avoir obtenu plus de détails sur les potins du moment, les analystes reconnaissent avoir pêché par manque de foi dans les résultats, notamment pour le marché européen et pour l'Amérique latine. UBS applaudit la démonstration de force de la multinationale zougoise en matière de fixation des prix. La Banque cantonale de Zurich souligne de son côté la mue en cours, qui doit alléger l'exposition au ciment comme l'empreinte énergétique de l'entreprise et rendre l'investissement dans Holcim d'autant plus intéressant.

La nominative Holcim a clôturé en hausse de 3,73% à 47,43 francs suisses, en tête et à contre-courant d'un SMI en recul de 0,35%.

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