Représentant environ 200 fonds de pension, la société suisse de conseil aux actionnaires Ethos a annoncé qu'elle recommande de rejeter la fusion des sociétés Holcim et Lafarge lors de l'assemblée générale du 8 mai 2015 car elle n'est pas dans l'intérêt des actionnaires et de la majorité des autres parties prenantes de Holcim. La société précise qu'elle s'opposera donc à l'augmentation de capital nécessaire à la finalisation de la fusion qui est demandée à l'assemblée générale du 8 mai 2015.

"Pas convaincu par la logique stratégique de la fusion", Ethos considère qu'en restant indépendante, Holcim est mieux placée que la nouvelle entité pour créer de la valeur à long terme. "Le goodwill de Lafarge de 11 milliards d'euros ainsi que ses investissements limités pour améliorer ou renouveler son infrastructure au cours des cinq dernières années pourraient en effet impacter négativement les résultats financiers du nouveau groupe", prédit Ethos.

Par ailleurs, le conseil craint que la gouvernance prévue pour le futur groupe, avec deux co-présidents non exécutifs, ne "constitue un important risque de confusion et de conflit". Ethos note également que "le niveau global d'indépendance du nouveau conseil sera donc bien moindre que celui de Holcim actuellement" avec cinq représentants de Holcim sur sept qui seraient indépendants contre un seul indépendant du côté de Lafarge.

Enfin, Ethos estime que "le fonctionnement décentralisé de Holcim contraste avec l'organisation centralisée de Lafarge" ce qui risque de poser des problèmes d'intégration des deux entités, et déplore qu'aucune information n'ait été communiquée sur les risques de la fusion sur l'emploi, craignant "la suppression de plusieurs milliers d'emplois".

Valeurs citées dans l'article : Holcim Ltd, LAFARGE