Dans la tempête actuelle que vit le marché du luxe, les spécialistes pourront apprécier la bonne résistance de certains acteurs. Hermès nous a montré ces derniers trimestres qu’il était sans doute le mieux armé. L’italien Brunello Cucinelli a également particulièrement bien performé. Mais le Genevois Richemont a aussi de solides armes puisque, avant les chiffres d’hier, il restait sur le meilleur trimestre de son histoire, celui qui incluait les fêtes de fin d’année.
Ces solides armes dont dispose le Suisse, ce sont surtout ses marques. Elles caractérisent l’ultra-luxe, l’indémodable et celui qui ne souffre pas de la conjoncture. Mais Richemont a UNE arme principale : la joaillerie, responsable de 72 % des ventes totales. Les revenus de la spécialité progressent de 8 % à 15,3 Mds€. Les hausses de prix, notamment chez Cartier et Van Cleef, sont bien absorbées par les clients et cela devrait continuer.
L’activité horlogère (15 % des ventes) reste toutefois sous pression. La décroissance atteint 13 % et la branche souffre de la poursuite du ralentissement en Chine où la crise immobilière pèse sur les achats de montres.
Enfin, la troisième branche, qui inclut la mode, les accessoires, les composants de montres et les activités immobilières, publie une croissance de 7 % mais reste encore bien déficitaire avec un résultat opérationnel légèrement supérieur à -100 M€.
Au niveau global, hors Asie-Pacifique, toutes les zones géographiques affichent une croissance à deux chiffres. C’est particulièrement notable au Japon (+30 % en données constantes), dans la région Middle East & Africa (+14 %) et dans les Amériques (+15 %), où la consommation des américains a positivement surpris. L’Europe n’est pas en reste avec une croissance de 11 %.
En somme, le chiffre d’affaires annuel ressort à 21,4 Mds€, en progression de 4 %. Les profits atteignent 2,7 Mds€, en hausse de près de 17 %.
Comme à son habitude, Richemont ne fournit pas de prévisions. Mais les analystes du broker RBC Capital Markets estiment que « les perspectives devraient être soutenues par les récentes hausses de prix chez Cartier (mi-mai) et Van Cleef (mi-avril) ».