A l’instar des autres secteurs ayant fortement souffert de l’annonce inattendue de la dissolution de l’Assemblée nationales, les banques rebondissement nettement au lendemain du premier tour des élections législatives. Société Générale (+4,95% à 23 euros), Crédit Agricole (+4,12% à 13,265 euros) et BNP Paribas (+3,91% à 61,86 euros) figurent parmi les principales progressions de l’indice CAC 40. Cette hausse intervient sur fond d'un certain recul du risque politique en France, comme en témoigne la compression du spread franco-allemand.

Ce dernier est passé d'un peu moins de 80 points de base vendredi à un peu plus de 74 points de base.

Janus Henderson Investors expliquait récemment que l'augmentation des spreads souverains pouvait avoir un impact négatif sur les banques au niveau fondamental, par exemple, sur la valorisation de leur portefeuille obligataire et leurs coûts de financement. L'inverse est aussi vrai.

" Les banques françaises dépendent fortement du financement de gros et plus de la moitié de leur financement total provient d'investisseurs internationaux ", précise Fitch. " Leurs coûts de financement sont donc particulièrement sensibles au sentiment des investisseurs à l'égard du secteur bancaire français et de la France en général ". L'agence prévient que des coûts de financement plus élevés affecteraient négativement leurs marges d'intérêt nettes, qui sont les plus serrées d'Europe.

Dans une note publiée aujourd'hui, Kepler Cheuvreux reste "neutre sur les banques européennes, et neutre sur les banques françaises", jugeant qu'il est encore trop tôt " pour constituer des positions significatives dans ces sociétés ". " Tant que l'incertitude politique régnera, les banques françaises ne feront absolument rien - elles ne baisseront pas plus en termes absolus, mais elles risquent de sous-performer un secteur bancaire européen toujours à la mode auprès des investisseurs ", explique l'analyste.

" Au niveau individuel, si l'on considère les revenus comptabilisés en France en pourcentage des revenus totaux du groupe, on constate que BNP Paribas devrait surperformer, puisqu'elle est la moins exposée à la France ", ajoute-t-il.

Tout en reconnaissant que les fondamentaux ne sont pas actuellement la priorité des investisseurs à propos des banques françaises, Deutsche Bank insiste sur leur résistance et en particulier celle de la BNP Paribas et celle de Crédit Agricole SA. Quelle que soit l'issue des élections, les impacts pour les établissements français seront pour lui " limités et gérables ".

Enfin, Fitch rappelle que l'incertitude quant aux mesures politiques qu'un nouveau gouvernement pourrait mettre en œuvre pourrait rendre l'environnement économique plus volatil, ce qui pourrait entamer la confiance des entreprises et des consommateurs. " Un tel scénario pourrait entraîner une baisse des volumes de prêts pour les banques, ce qui retarderait le rebond de la rentabilité du secteur bancaire que nous attendions ", prévient l'agence de notation.