Joyeux anniversaire. La reprise économique a fêté ses neuf bougies il y a peu, puisque le très sérieux National Bureau of Economic Research américain avait fixé au mois de juin 2009 la date de fin de la crise des subprimes.
Faut-il craindre l'approche des dix ans ? se demande Nathalie Benatia, chez BNP Paribas Asset Management, qui n'a pas manqué de noter que la phase d'expansion actuelle a duré 108 mois (à valider avec les chiffres du second trimestre 2018). Sur le podium des périodes de croissance, il s'agit de la seconde plus longue de l'histoire, la première ayant duré 120 mois entre avril 1991 et mars 2001. Le graphique ci-dessous illustre la longueur des cycles d'expansion, en mois, depuis le milieu du XIXème siècle.
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Forever young
En intégrant les attentes actuelles des économistes, Nathalie Benatia estime que le cap des dix ans sera atteint. Elle rappelle d'ailleurs la jolie conclusion du patron de la recherche économique de la Fed de San Francisco, Glenn Rudebusch, dans son article de 2016 intitulé "Les reprises économiques meurent-elles de vieillesse ?". L'argumentation de Rudebusch montre que ce n'est pas le cas. "Comme Peter Pan, les reprises économiques semblent insensibles aux effets du temps", conclut-il.
De Peter Pan à Greenspan
La représentante de BNP Paribas AM s'attarde sur les caractéristiques de la période de croissance actuelle. Elle est moins forte et plus lente que lors des phases précédentes post-seconde guerre mondiale. L'une des explications à sa longueur tient sans doute au pragmatisme des banquiers centraux. En s'écartant de la "règle de Taylor", qui induisait une remontée plus précoce et plus forte des taux, Alan Greenspan et Janet Yellen ont étendu le cycle. "Avec l’approche consistant à considérer l’objectif d’inflation comme "symétrique" Jerome Powell, qui a pris la direction de la Réserve fédérale en février, s’inscrit dans leurs traces", conclut BNPP AM.
BNP Paribas est le 1er groupe bancaire français. Le Produit Net Bancaire (PNB) par activité se répartit comme suit :
- banque de détail (54%) : activité de banque de détail en France (24,1% du PNB), en Belgique (14,6%) et en Italie (10,2%). Le solde du PNB (51,1%) concerne les activités à l'international et les activités de prestations de services financiers spécialisés (crédit à la consommation, crédit immobilier, crédit-bail, gestion de flottes automobiles, location d'actifs informatiques) ;
- banque de financement et d'investissement (34,4%) : activités de conseil et de marchés de capitaux (83,7% du PNB ; conseil en fusions-acquisitions, interventions sur les marchés actions, de taux, de change, etc.) et de financement (16,3% ; financements d'acquisitions, de projets, du négoce de matières premières, etc.) ;
- gestion institutionnelle et privée et assurance (11,6%) : activités de gestion d'actifs, de banque privée (n° 1 français), de prestations de services immobiliers, de courtage en ligne, d'assurance et de prestations de services titres (n° 1 européen de la conservation de titres).
A fin 2023, BNP Paribas gère 988,5 MdsEUR d'encours de dépôts et 859,2 MdsEUR d'encours de crédits.
La répartition géographique du PNB est la suivante : Europe, Moyen Orient et Afrique (82,9%), Amérique (9,8%) et Asie-Pacifique (7,3%).