La PBOC a abaissé de 25 points de base le taux des dépôts pour le ramener à 3,25%, son taux de crédit a également été réduit de 25 points de base pour s'inscrire à 6,31%.

La décision sera effective le 8 juin, a précisé la PBOC sur son site internet.

L'annonce a été saluée par les investisseurs sur les places boursières européennes et américaines, qui ont toutefois effacé une partie de leurs gains lorsque les espoirs de voir les Etats-Unis suivre la Chine sur la voie de l'assouplissement monétaire ont été douchés par les déclarations de Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale.

"C'est très positif pour inciter à la prise de risque et cela montre que la PBOC est présente pour soutenir l'économie chinoise", a toutefois commenté Michael Sneyd, stratégiste monnaie chez BNP Paribas.

"Si quelque chose devait m'étonner, ce serait le peu de mouvements que cela a généré sur les marchés. On pourrait s'attendre à davantage de prises de position risquées de la part des investisseurs", a-t-il ajouté.

La plupart des observateurs n'anticipaient pas de baisse des taux directeurs chinois cette année, estimant que les autorités monétaires allaient privilégier la réduction du taux de réserves obligatoires des banques afin de favoriser le crédit.

La PBOC a également annoncé qu'elle autorisait les banques à fixer à partir du 8 juin leurs taux d'intérêt sur les dépôts jusqu'à 110% du taux directeur, et à proposer de nouveaux prêts à 80% du taux officiel, contre 90% actuellement.

Les banques commerciales n'étaient jusqu'à présent pas autorisées à appliquer un taux de dépôts supérieur au taux directeur fixé par la banque centrale.

CROISSANCE RALENTIE

La PBOC a réduit le ratio de réserves obligatoires des grandes banques de 150 points de base en trois étapes depuis novembre dernier, quand il avait atteint un taux record de 21,5%, après deux années de politique visant à contrôler l'inflation et à retrouver une croissance maîtrisée.

Le dernier ajustement remontait à juillet 2011, quand elle avait relevé de 25 points de base son taux de crédit à un an, à 6,56%.

Mais l'économie chinoise a depuis montré des signes de ralentissement et elle a enregistré au deuxième trimestre son plus faible taux de croissance trimestriel depuis trois ans.

Selon le consensus des économistes interrogés par Reuters le mois dernier, la croissance annuelle devrait retomber à 7,9%, ce qui marquerait un sixième trimestre consécutif de ralentissement.

Les économistes interrogés par Reuters ont dit s'attendre à une croissance annuelle de 8,2% en 2012, la plus faible depuis 1999, bien que supérieure à l'objectif de 7,5% affiché par le gouvernement.

La Chine avait indiqué au début du mois envisager de donner un coup de fouet à la demande intérieure pour soutenir la croissance (voir ), tout en tempérant les espoirs d'un plan massif de relance budgétaire comme celui qu'elle avait mis en place en 2008.

Le ministre des Finances Xie Xuren a précisé jeudi dans un communiqué que Pékin entendait accélérer les réductions et les réformes de l'impôt "dans certains secteurs" qu'il n'a toutefois pas détaillés.

Nicolas Delame et Tangi Salaün pour le service français, édité par Dominique Rodriguez et Benoît Van Overstraeten

par Kevin Yao et Nick Edwards