BNP Paribas, la plus grande banque de la zone euro, a publié des résultats trimestriels en ligne jeudi, une hausse des services de financement des entreprises ayant compensé le recul continu des revenus de trading.

Le bénéfice net du troisième trimestre du prêteur français a chuté de 4 % par rapport à l'année précédente en données publiées, à 2,66 milliards d'euros (2,81 milliards de dollars), ce qui correspond presque au consensus des analystes de 2,64 milliards d'euros compilé par la société.

Les ventes du groupe sur la période de trois mois se terminant en septembre ont augmenté de 4 % à 11,58 milliards d'euros, légèrement au-dessus du consensus de 11,52 milliards d'euros.

Sous la direction de Jean-Laurent Bonnafe, BNP s'est retiré des prêts commerciaux américains tout en renforçant sa banque d'investissement mondiale, une décision qui a profité au prêteur lorsque la volatilité du marché dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine par la Russie a propulsé les échanges.

BNP rejoint ainsi la cohorte de ses pairs qui ont enregistré une forte baisse de leurs ventes dans le domaine des opérations à revenu fixe et des opérations de change, les clients ayant réduit leur activité.

Les revenus globaux de la BNP provenant du trading ont chuté de plus de 9 % au troisième trimestre, les ventes FICC (revenus fixes, devises et matières premières) ayant baissé de 14,3 % si l'on exclut le coup de pouce d'une activité que la banque a transférée des actions vers le FICC.

La Deutsche Bank allemande a enregistré une baisse de 12 % de ces revenus pour la période, tandis que la Barclays britannique a fait état d'une diminution de 13 %.

Le secteur bancaire évolue dans un contexte complexe de hausse rapide des taux d'intérêt, qui a stimulé les revenus des prêts, tandis que les perspectives économiques incertaines et les bouleversements géopolitiques assombrissent l'horizon.

L'activité bancaire mondiale de BNP, qui comprend les émissions obligataires, les prêts syndiqués et la gestion de trésorerie, a vu son chiffre d'affaires augmenter d'environ 20 % au troisième trimestre, ce qui a compensé la baisse des activités de négoce.

La BNP a provisionné 734 millions d'euros pour les pertes de crédit, ce qui est inférieur aux 815 millions d'euros attendus par les analystes.

Le groupe a affiché une rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE) de 12,7 %, en voie d'atteindre l'objectif qu'il s'est fixé de 12 % d'ici à 2025.

Il a également réalisé plus de 85 % de son programme de rachat d'actions de 5 milliards d'euros en 2023, ce qui équivaut à environ 7 % de sa capitalisation boursière. Le produit de la vente de Bank of the West, l'ancienne filiale de détail de BNP aux États-Unis, a financé le rachat d'actions. (1 $ = 0,9463 euros) (Reportage de Mathieu Rosemain ; Reportage complémentaire d'Augustin Turpin ; Rédaction d'Anousha Sakoui et Elisa Martinuzzi)