par Benjamin Mallet et Leila Abboud

La société envisage en outre des acquisitions dans la signalisation et la maintenance mais les groupes présents dans ces secteurs ne sont pas actuellement vendeurs, a-t-il également dit lors d'un entretien accordé à Reuters.

Prié de dire si Alstom pourrait conclure en Inde des accords semblables à celui qu'il a signé en Russie avec Transmashholding (TMH), Philippe Mellier a déclaré : "On a rencontré des partenaires là-bas et il est clair qu'attaquer ce marché en partenariat avec les chemins de fers indiens ou avec des partenaires industriels comme BHEL ou BEML peut nous intéresser."

BEHL et BEML sont des poids lourds du secteur ferroviaire indien.

"C'est à un stade moins avancé que la Russie (...), mais ça vient", a cependant souligné Philippe Mellier. "Nous sommes prêts à nous adapter pour entrer sur ce marché."

Alstom et le constructeur ferroviaire russe TMH ont signé en mars un accord de partenariat afin de développer une nouvelle génération de matériels roulants pour la Russie - qui est potentiellement le premier marché ferroviaire mondial selon le groupe français - et les autres pays de la Communauté des Etats indépendants.

Suivant cet accord, Alstom a pris 25% du capital de la société-mère de TMH.

Concernant d'éventuels projets d'acquisitions, Philippe Mellier a en outre indiqué : "Pour les secteurs de la signalisation et de la maintenance, des acquisitions peuvent clairement être intéressantes. On regarde et il y a des cibles, mais il faut être deux pour danser, il faut qu'il y ait un vendeur pour acheter."

BESOIN DE CONSOLIDATION

Le président d'Alstom Transport a notamment cité comme cibles potentielles les activités dans la signalisation ferroviaire du français Thales, de l'italien Ansaldo ou du britannique Invensys.

"C'est un milieu qui est très éclaté, qui aura certainement besoin d'une consolidation, mais cette consolidation ne s'est pas faite pour l'instant. Par contre, si elle se fait, on sera là."

La signalisation et la maintenance représentent chacune un chiffre d'affaires annuel d'environ un milliard d'euros pour Alstom Transport et la société estime qu'elle peut doubler ses ventes dans la maintenance d'ici dix ans, a précisé Philippe Mellier.

Prié de dire si les conditions de financement des grands projets lui semblaient plus favorables qu'il y a quelques mois, le président d'Alstom Transport a indiqué : "Il n'y a pas trop de problèmes de financement en termes de disponibilité quand le risque pays est bon (...). Pour les pays dont le risque est important, il faut attendre un peu plus longtemps, mais les projets finiront par se faire."

Evoquant le projet de TGV en Argentine, Philippe Mellier a dit : "Le financement revenant à des taux corrects avec un risque pays qui s'améliore, c'est un projet qui se fera."

"On suit le dossier. Je crois que le risque argentin s'améliore et je pense que, dans l'année 2010, les autorités argentines revisiteront le dossier. Et si jamais ils peuvent arriver à emprunter de l'argent à des taux corrects, j'espère qu'on mettra le projet en vigueur."

OBJECTIF DE MARGE CONFIRMÉ

Evoquant l'objectif de marge opérationnelle d'Alstom Transport comprise entre 7% et 8% au cours de l'exercice 2009-2010, Philippe Mellier a déclaré : "On était déjà à 7% en septembre (sur l'ensemble du premier semestre). Cela prouve qu'on sera dans la fourchette."

Concernant les projets de trains régionaux à grande vitesse lancés par le président américain Barack Obama, Philippe Mellier a déclaré : "J'y crois parce que c'est absolument indispensable. A terme, aux Etats-Unis comme ailleurs, on verra la fin du tout voitures ou du tout avions."

"Il y a clairement un mouvement qui s'engage. On va voir comment l'argent sera distribué (...). Si l'expérience est réussie en Californie, d'autres parties du pays adopteront ce système."

Le chiffre d'affaires du secteur Transport a représenté près de 30% des ventes d'Alstom en 2008-2009, tandis que son résultat opérationnel a représenté environ 26,5% de celui du groupe.

Edité par Jean-Michel Bélot