Les dés seront jetés le 12 avril, date à laquelle la Haute Cour de Dublin rendra son verdict dans l'affaire opposant l'autorité irlandaise de régulation financière à Quinn Insurance, le pôle assurance de l'empire de Sean Quinn. Elle décidera à cette occasion si les administrateurs nommés pour gérer l'entreprise doivent rester en place, ou s'ils doivent redonner son fauteuil à l'homme d'affaires irlandais.

Ce que reproche le gendarme financier celtique est simple : en pleine crise du crédit, Quinn Insurance aurait garanti des prêts aux autres sociétés de Quinn Group sans le cash requis par les règles prudentielles en vigueur et pour couvrir les pertes accumulées par Anglo Irish Bank. Ce qui a poussé la Haute Cour à mettre Quinn Insurance sous le contrôle provisoire de l'administration.

Pour Sean Quinn, cette décision est une hérésie, « la plus grande erreur » jamais commise dans l'histoire des entreprises irlandaises. Il estime que la justice de son pays n'avait aucune raison objective de procéder de la sorte, avançant qu'un délai de 30 jours aurait suffi à régler l'affaire en interne. Il conteste également la décision du régulateur interdisant Quinn Group de faire son métier d'assureur en Grande-Bretagne.

Car maintenant, le risque est grand de voir les administrateurs maintenus, ce qui signifierait probablement le début d'un processus de vente de Quinn Insurance. Cette opération permettrait en effet de rembourser les dettes contractées par Sean Quinn dans Anglo Irish Bank, un pari financier qui s'est révélé être un fiasco en pleine crise des subprimes. La banque est désormais dans les mains de l'Etat, et constitue le symbole des errances économiques irlandaises.

Sean Quinn est donc sous pression, et c'est tout le prestige gagné à la sueur de son front par ce self made man qui est en jeu. Les activités d'assurance représentent en effet les « joyaux de la couronne » de son empire menacé.