« Notre grande erreur est d’avoir fait trop confiance au système financier irlandais et aux très nombreuses prévisions faisant état d’une croissance durable de l’économie de notre pays, émanant des plus grands experts de la finance ». Cette déclaration de Sean Quinn en dit long sur son amertume, mais aussi sur sa colère.

Suite au krach qu’ont connu la plupart des banques irlandaises, Quinn et sa famille doivent plus de 4 milliards d’euros à ces dernières, dont 2,9 milliards à la Anglo Irish Bank. L’Etat irlandais, qui contrôle désormais cet établissement, a nommé un administrateur indépendant, Kieran Wallace, du cabinet KPMG, chargé de faire payer les débiteurs et notamment Sean Quinn. Conséquence : Quinn et sa famille ont été débarqués du management de leur propre groupe, Quinn Group.

S’il a admis avoir fait des erreurs, notre baron a toutefois regretté que soit prononcé cette « sentence à vie », alors même qu’il préparait avec ses équipes un plan de remboursement de la banque sur 5 ans. On ne lui en a pas laissé le temps, suscitant « la plus grande vexation » de sa carrière d’homme d’affaires, a-t-il confié.

Longtemps homme le plus riche d’Irlande, les déboires rencontrés dans la finance ont placé Sean Quinn dans une situation difficile. Dublin, comptable des efforts des contribuables ir-landais, sollicités pour sauver les banques du pays, n’a pas eu la patience d’attendre que Quinn éponge ses dettes, notamment dans la Anglo Irish Bank, qui a essuyé des pertes de 17,7 milliards d’euros en 2010. Quinn va donc, une nouvelle fois, devoir repartir de zéro...