Patience. Ce sera le maître-mot pour Ron Burkle dans sa tentative de prise de contrôle d’American Apparel. Pour racheter la dette de la chaîne de vêtements, Ron Burkle devra proposer une nouvelle offre, plus à même de satisfaire le fonds d’investissement britannique Lion Capital. Premier créancier de l’entreprise avec un crédit de 80 millions de dollars Lion Capital vient d’opposer un refus à Ron Burkle, qui voulait élargir sa ligne de crédit à 90 millions de dollars.

Pour autant, l’opération n’est pas abandonnée. Le fondateur d’American Apparel, Dov Charney, y est extrêmement favorable et il semblerait que Lion Capital soit disposé à revenir sur sa position, si Ron Burkle lui accorde un meilleur taux d’escompte.

Poker menteur
L’affaire a des airs de partie de poker. Lion Capital sait que, si Ron Burkle devient premier créancier, ce ne sera pas pour rester passif. Pour le moment, la ligne de crédit que vise l’homme d’affaires est en partie entre les mains de Bank of America (60 millions). Mais la banque se cantonne dans un rôle d’observatrice.

Si Ron Burkle arrive, il ruera probablement dans les brancards, comme il en a l’habitude. Cependant, Ron Burckle et Dov Charney ont trop vite dévoilé leurs jeux : Lion Capital sait que les deux hommes sont prêts à (presque) tout pour que l’opération se fasse. Du coup, le fonds anglais n’a aucune raison de se presser et fait monter un peu les enchères.

Arrivé en sauveteur de dernière minute, Ron Burkle pourrait finalement se retrouver à la tête d’un petit bijou. Au bord du gouffre il y a peu, l’entreprise du fantasque Dov Charney semble se redresser. La marque emblématique des vedettes hollywoodiennes vient en effet d’annoncer une hausse de ses ventes de 5% sur le dernier trimestre, à 141 millions de dollars. Et ce, malgré une réduction du nombre de points de vente.