La valeur du jour en Europe - THYSSENKRUPP : les fonds activistes remportent une nouvelle manche
Nommé à la tête du groupe en 2011 pour le transformer, via notamment des cessions d'actifs, Heinrich Hiesinger avait annoncé, début juillet, le bouclage de la fusion de ses activités sidérurgiques avec celles de l'indien Tata Steel au terme de longs mois de discussions. Mais cette victoire n'était en réalité que le chant du cygne du dirigeant.
Deux fonds activistes, Cevian (deuxième actionnaire avec 18% du capital) et Elliott (entré en mars dernier avec moins de 3% du capital), ont vivement critiqué les termes de la transaction qu'ils jugent trop favorables au géant indien.
Last but not least, les fonds reprochaient à Heinrich Hiesinger son incapacité à mener rapidement une restructuration d'envergure, susceptible de doper les marges de ThyssenKrupp et, bien sûr, de renforcer le retour à l'actionnaire.
A la surprise générale, la fondation Krupp, premier actionnaire du groupe avec 21 % du capital, n'est jamais venue au secours du dirigeant, ce qui a été interprété comme un désaveu.
Ce silence avait conduit Ulrich Lehner à s'exprimer. Dans la presse, il a reproché aux investisseurs activistes de semer une 'terreur psychologique' en mentant, exigeant des démissions injustifiées voire allant jusqu'à importuner familles et voisins.
Selon les observateurs, Thyssenkrupp pourrait mettre en Bourse ses activités sidérurgiques, désormais baptisées ThyssenKrupp Tata Steel. Le conglomérat pourrait également céder certaines activités de construction navale et sa branche Material Services spécialisée dans la distribution d'aciers et de métaux non-ferreux.
Dans une note publiée à l'occasion de la démission Heinrich Hiesinger, Jefferies partageait ce point de vue, estimant que désormais "toutes les cartes sont sur la table" pour le groupe. Le broker s'attend à la mise en œuvre d'une restructuration plus agressive, et pourquoi pas la mise en vente de certains "joyaux de la couronne", comme la branche Ascenseur.