VIENNE (Reuters) - L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), dans un projet de résolution consulté par Reuters qui sera soumis à examen mercredi, condamne l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ce qui risque de provoquer la colère du Kremlin alors qu'il travaille encore avec les pays occidentaux à la conclusion d'un accord nucléaire avec l'Iran.

Le Canada et la Pologne ont convoqué pour mercredi, à la demande de l'Ukraine, une réunion d'urgence du conseil des gouverneurs, le principal organe décisionnel de l'organisme.

Les deux pays président à la rédaction du texte de la résolution, qui n'a pas encore été officiellement soumis mais qui bénéficierait déjà du soutien d'une majorité des 35 pays au sein du conseil. Il pourrait être édulcoré afin d'obtenir plus de soutiens, ont déclaré des diplomates au sujet du dossier.

Le conseil "condamne dans les termes les plus forts l'agression de la Fédération de Russie contre l'Ukraine", dit le projet consulté par Reuters.

La résolution de l'AIEA risque de provoquer la colère de la Russie, dont l'ambassadeur auprès de l'AIEA, Mikhaïl Oulianov, a récemment dit sur Twitter: "Il (le conseil de l'AIEA) ne peut pas discuter de la situation en Ukraine. Il discutera, dans le cadre de son mandat, des questions nucléaires liées à l'Ukraine".

L'Ukraine possède plusieurs dépôts de déchets nucléaires et quatre centrales nucléaires, parmi lesquelles celle de Tchernobyl, dont la Russie s'est emparée.

Le projet de résolution exprime "une vive préoccupation" face aux actions de la Russie, qui augmentent "de manière significative le risque d'un accident ou d'un incident nucléaire, qui met en danger la population de l'Ukraine, les Etats voisins et la communauté internationale".

Le texte appelle également la Russie à cesser toute action militaire dans la zone de la centrale de Tchernobyl et ailleurs "afin que les autorités ukrainiennes compétentes puissent conserver ou reprendre rapidement le contrôle total de toutes les installations nucléaires".

(Reportage Francois Murphy, version française Sophie Louet et Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault et Sophie Louet)

par Francois Murphy