Cette décision porte un coup à l'intégration régionale après que la CEDEAO a suspendu les trois pays à la suite de prises de pouvoir militaires.

Voici un résumé de la situation :

POURQUOI LES TROIS PAYS ONT-ILS QUITTÉ L'UNION ?

Les juntes ont déclaré dans un communiqué commun que la CEDEAO s'était éloignée des idéaux de ses "pères fondateurs et de l'esprit du panafricanisme" et ont accusé l'organisation de ne pas les avoir aidés à lutter contre les insurgés islamistes et à mettre fin à l'insécurité.

La CEDEAO a imposé une série de sanctions économiques, politiques et financières aux trois pays afin de les contraindre à revenir à l'ordre constitutionnel, mais cela n'a fait que renforcer leur position.

Les juntes ont qualifié ces sanctions d'illégales et d'inhumaines.

UN ÉTAT MEMBRE PEUT-IL QUITTER LA CEDEAO ?

En vertu de l'article 91 du traité de la CEDEAO, un État membre ne peut se retirer qu'après avoir donné un préavis écrit d'un an et s'être conformé aux dispositions du traité pendant cette période. On ne sait pas encore si les trois pays ont l'intention de le faire.

QUEL SERAIT L'IMPACT

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont des pays enclavés qui dépendent des ports de leurs voisins de la CEDEAO pour leurs importations et leurs exportations. Leur sortie de l'Union pourrait entraîner une augmentation des droits de douane et avoir un impact sur la libre circulation de leurs citoyens et sur les flux financiers dans le reste de l'Union.

QUE SE PASSERA-T-IL ENSUITE ?

La CEDEAO, dont le siège se trouve à Abuja, la capitale du Nigeria, pourrait convoquer un sommet d'urgence pour discuter du retrait, mais elle n'aurait peut-être pas les moyens d'empêcher le départ des pays concernés.

La décision de départ est considérée comme un test majeur pour le Nigeria, qui assure actuellement la présidence de la CEDEAO et dont le président Bola Tinubu a cherché à réaffirmer la position du pays en tant que puissance régionale dominante.

La CEDEAO, qui tente de négocier avec les dirigeants de la junte nigérienne, s'est déjà déclarée prête à déployer des troupes pour rétablir l'ordre constitutionnel en cas d'échec des efforts diplomatiques.

La CEDEAO n'a pas encore mis sa menace à exécution.