"Les pays émergents vivent à l'abri des attaques des marchés mais pas de l'inflation. Au sein des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), l'inflation oscille entre 6% et 10%, la palme revenant à l'Inde et à la Russie. Les banques centrales de la plupart des pays émergents procèdent donc à des resserrements monétaires pour tenter d'endiguer le mouvement. Mais les politiques monétaires ne sont pas encore assez restrictives pour donner un coup d'arrêt à l'inflation sauf en Inde et au Mexique, deux pays où la hausse des prix ralentit", note Convictions AM.

"Les dirigeants des pays émergents ont pris conscience que la hausse de leurs devises respectives constituait une arme efficace contre l'inflation interne. Et il est sûr que les relèvements à répétition des taux directeurs par les banques centrales seront suivis d'une contraction économique."

"La Chine, qui a su jusqu'à présent alterner ses restrictions monétaires entre relèvement des réserves obligatoires des banques et hausse des taux directeurs, commence à enregistrer un tassement de sa croissance. La production industrielle ralentit légèrement. Il n'y a toutefois pas péril en la demeure : les indices manufacturiers laissent entrevoir un rythme de croissance annuelle compris entre 8% et 10%. Mais le pays n'a pas encore gagné le pari de l'accroissement de la demande interne, qui devrait, selon les voeux des dirigeants chinois, dépasser le niveau des investissements. La Chine est toutefois sur la voie du rééquilibrage et, si l'on a relevé une diminution de la consommation, la tendance reste saine."

"Témoins de la bonne santé économique du pays, les salaires augmentent et l'on note, par exemple, que les écarts de salaire entre la Chine et le Mexique, qui atteignaient 220% en 1999, se sont réduits à 5% à la fin de l'année 2010. S'il est vrai que les hausses de salaires constituent une composante essentielle de l'inflation, la Chine devrait tirer son épingle du jeu. La bonne maîtrise de sa politique monétaire va certes ralentir la croissance mais l'atterrissage devrait se faire en douceur sans coup d'arrêt brutal qui impacterait de façon négative l'économie mondiale."