Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers, qui ont été déstabilisés cette semaine par des nouvelles économiques, sanitaires et géopolitiques perturbantes, perdaient encore du terrain vendredi.

Les places asiatiques ont récidivé dans le rouge: Tokyo a perdu 1%, Hong Kong -1,8% et Shanghai -1,1%, alors que le variant Delta fait peser un risque sur la croissance mondiale.

En Europe, Paris (-0,22%), Francfort (-0,36%) et Londres (-0,20%) restaient à la peine en fin de matinée.

Les marchés ont réagi très négativement au compte-rendu dela dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed, aussi appelé "Minutes" publiées mercredi.

L'institution viserait désormais fin 2021 plutôt que début 2022 pour diminuer le rythme de ses achats d'actifs, des liquidités qui ont abreuvé les marchés et leur ont permis de rebondir sans discontinuer après avoir été laminés par la pandémie en mars 2020.

"Les conditions générales pour le marché boursier se sont considérablement détériorées ces derniers jours", constate Jochen Stanzl, de CMC Markets.

"Le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale ne contenait pas vraiment de nouvelles informations, mais il semble avoir ouvert les yeux des investisseurs sur l'approvisionnement ininterrompu des marchés en liquidités", étaye-t-il.

S'y ajoutent, selon lui, "les incertitudes géopolitiques liées à la prise de pouvoir des Talibans en Afghanistan. Et il ne faut pas oublier la propagation du variant delta, qui, dans cette combinaison, crée des nuages sombres dans un ciel boursier auparavant bleu vif".

La séance de vendredi, dite des "Trois Sorcières", à l'issue de laquelle des options arrivent à échéance, est également susceptible de faire perdurer la volatilité déjà très présente la veille en réaction aux minutes de la Fed.

La publication du compte rendu de la réunion de la Réserve fédérale a confirmé qu'une phase de normalisation s'esquissait avec des politiques monétaires un peu moins accommodantes.

Les investisseurs se préparent depuis des mois à ce que le soutien monétaire massif pour remettre à flot l'économie terrassée par la pandémie prenne fin progressivement. Mais ils se demandent quand l'annonce sera formulée officiellement par la Fed.

Le symposium des banquiers centraux à Jackson Hole (Wyoming, EtatsUnis) la semaine prochaine (26 au 28 août) ou la réunion du comité de politique monétaire de la Fed en septembre sont les deux prochains rendez-vous susceptibles d'offrir plus de visibilité aux opérateurs de marché.

Les supermarchés épatent

La chaîne de supermarchés Morrisons grimpait de 4,38% à 291,42 pence. Elle était recherchée par les investisseurs après avoir accepté une contre-offre de rachat à 7 milliards de livres lancée par le fonds américain CD&R. Le cours de Bourse est même supérieur au prix de 285 pence proposé ce qui signifie que le marché juge peut-être possible une proposition supérieure de l'autre prétendant au rachat, le fonds Fortress.

La chaîne de magasins Marks and Spencer bondissait (+10,51% à 157,70 pence) dans les premiers échanges. Elle a fait état d'un solide début d'année pour son activité que ce soit dans l'alimentaire ou les vêtements et biens pour la maison, ce qui lui permet d'être davantage optimiste pour ses profits attendus lors de son exercice 2021-2022 (achevé en mars).

Des problèmes pour l'automobile

Les problèmes d'approvisionnement pointés par Toyota la veille, plombaient plusieurs autres géants du secteur.

A Francfort, Volkswagen (-1,97% à 191,00 euros) et BMW (-1,89% à 75,97 euros) pâtissaient de l'avertissement de Toyota qui s'apprête à réduire sa production mondiale en septembre de 40% par rapport à ce qu'il avait prévu en raison d'une pénurie de pièces.

Vers 08H30 GMT à Paris, Stellantis (-1,39% à 17,11 euros) et Renault (-2,48% à 30,73 euros) ne résistaient pas.

L'énergie se défend

Les valeurs défensives du secteur énergétique évoluaient dans le vert à l'instar de RWE (+1,10% à 33,18 euros), Eon (+0,37% à 11,31 euros) et Engie (+0,82% à 12,26 euros).

Le pétrole se stabilise

En dépit de la situation sanitaire problématique, les cours du pétrole se stabilisaient après leur forte baisse des derniers jours.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre cédait 0,06% à 66,41 dollars à Londres par rapport à la clôture de mercredi.

A New York, le baril américain de WTI pour septembre lâchait 0,02% à 63,50 dollars.

L'euro était stable face au billet vert, à 1,1672 dollar.

Le bitcoin gagnait 0,42% à 46'796 dollars.

afp/jh