Paris (awp/afp) - La prudence s'imposait jeudi sur les marchés européens, dans un contexte économique manquant de visibilité. Les places asiatiques continuaient en revanche sur leur lancée, portées par la perspective d'une reprise en Chine.

La Bourse de Hong Kong (+1,25% vers 09h40) et celle de Shanghai (+1% à la clôture) restaient sur leur tendance très positive entamée fin 2022, espérant qu'avec l'abandon par Pékin de sa stratégie radicale "zéro Covid" qui sapait l'activité, la deuxième économie mondiale pourrait repartir sous peu. La Bourse de Tokyo a repris 0,4%.

Toutefois, malgré la levée des restrictions sanitaires en décembre, l'activité dans les services en Chine s'est de nouveau contractée pour le quatrième mois consécutif, selon l'indice des directeurs d'achat (PMI). Dans la foulée de promesses de Pékin de nouvelles mesures budgétaires pour soutenir l'économie nationale, la Banque centrale chinoise a promis mercredi de mener une politique pro-croissance.

La Chine envisagerait, selon la presse, de lever partiellement l'interdiction des importations de charbon australien, signe d'un dégel des relations entre l'Australie et Pékin. En Europe, la dynamique positive se fragilisait un peu alors que l'appétit pour le risque avait refait surface depuis le début de la semaine après une fâcheuse année 2022.

Les indices abandonnaient 0,47% à Paris, 0,24% à Francfort, 0,13% à Milan. Londres restait en territoire positif (+0,23%), aidé par le secteur minier, vers 09h30. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI céder 0,57% peu avant 10h15.

Le compte-rendu détaillé (les "minutes") des échanges de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale américaine en décembre, publié mercredi, a confirmé que la Fed ne prévoyait pas de baisser ses taux directeurs en 2023. Mais le ralentissement volontaire de l'activité économique via la hausse des taux directeurs de la Fed pour freiner l'inflation pourrait faire plonger l'économie américaine dans la récession.

Les investisseurs auront "beaucoup plus de clarté d'ici la fin du premier trimestre à plusieurs égards, qu'il s'agisse de la trajectoire de l'inflation, des taux terminaux ou de la capacité des économies à continuer de résister à ces pressions", selon Craig Erlam, analyste pour Oanda. Ils attendent ce jeudi le rapport mensuel sur les créations d'emplois dans le secteur privé pour décembre (enquête ADP) et les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis.

Next se met sur son 31

Le géant britannique de l'habillement a revu à la hausse jeudi ses prévisions de profit pour l'année complète après des ventes meilleures qu'espéré pendant les fêtes de fin d'année, et s'envolait jeudi de plus de 6% à la Bourse de Londres.

Les minières au firmament chinois

Les valeurs minières étaient soutenues par les signaux positifs en provenance de Chine: ArcelorMittal prenait 0,88%, Antofagasta +1,77%, Fresnillo +0,87%, BHP Group +1,18%, Rio Tinto +0,91%.

Tempo variable sur la route

Les constructeurs automobiles japonais ont notamment profité dans une certaine mesure d'un regain de faiblesse du yen: Toyota a gagné 0,47% à 1.807,5 yens, Honda 0,72% à 3.064 yens et Nissan 1,69% à 419,4 yens. Le Français Stellantis (-0,20%) a annoncé à l'occasion du grand salon de l'électronique CES de Las Vegas qu'il allait produire les avions électriques développés par la société américaine Archer et destinés à devenir des taxis volants.

L'allemande BMW (+0,11% vers 08H40 GMT) a dévoilé à Las Vegas un prototype de voiture qui peut changer de couleur.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar s'appréciait légèrement face au yen à 132,86 yens vers 08H20 GMT contre 132,63 yens la veille à 21H00 GMT.

L'euro se stabilisait face au dollar à 1,0609 dollar.

Sur le marché du pétrole, dont les cours avaient encore dévissé mercredi, le baril de WTI américain reprenait 0,91% à 73,51 dollars vers 08H20 GMT et le baril de Brent de la mer du Nord regagnait 0,72% à 78,37 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, évoluait à son plus bas depuis fin novembre 2021, effaçant les gains enregistrés en 2022 dans le sillage de la guerre en Ukraine. Après être tombé un peu plus tôt à 63 euros le mégawattheure, il valait 64,40 euros vers 08H40 GMT.

afp/vj