Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux étaient toujours perturbés mardi par la guerre en Ukraine, ses conséquences économiques et les sanctions imposées en représailles contre la Russie.

Après une ouverture en baisse mesurée, l'Europe virait au rouge vif: Paris perdait 2,12%, Francfort 2,15%, Milan 1,69% et Londres 0,61% vers 10h50. Quant à la Bourse suisse, elle voyait vers 11h25 son indice phare SMI plonger de 1,37%.

L'Asie a de son côté terminé dans le vert: Tokyo a pris 1,20%, Hong Kong 0,21% et Shanghai 0,77%.

Lundi, Wall Street a clôturé en ordre dispersé après avoir soupesé les sanctions financières occidentales, le Dow Jones ne perdant que 0,49%, le Nasdaq gagnant 0,41%.

La Bourse de Moscou était elle toujours fermée mardi sur décision de la banque centrale russe. "Elle ouvrira lorsque les Russes auront pris suffisamment de mesures pour tempérer la catastrophe qui s'apprête à frapper les actions russes", estime Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote.

Les mesures de rétorsion internationales contre la Russie continuent de s'accumuler tandis que Moscou intensifie son offensive avec en point de mire Kiev. La place centrale de Kharkiv, deuxième ville du pays avec 1,4 million d'habitants, a notamment été bombardée.

Après des sanctions de la part des Occidentaux visant le système financier et la Banque centrale russes, le Canada a annoncé interdire "toute importation de pétrole brut" venu de Russie, tandis que de nombreuses entreprises annoncent se désengager d'entreprises ou projets russes.

Le géant du transport maritime Maersk a notamment décidé la suspension des nouvelles commandes depuis et à destination des ports russes. Les Européens et leurs alliés sont prêts à prendre des sanctions supplémentaires, selon l'Élysée.

De son côté, La Russie affirme qu'elle continuera son offensive en Ukraine "jusqu'à ce que tous les objectifs" soient atteint. Le conflit constitue un casse-tête supplémentaire pour les banques centrales mondiales, qui vont probablement recalibrer leurs plans de resserrement de la politique monétaire pour tenter de soutenir leurs économies.

L'analyste des marchés Louis Navellier estime que la baisse actuelle des rendements du Trésor "semble refléter la conviction que la Fed américaine choisira de relativiser sa détermination à relever les taux" et à réduire son bilan.

Pétrole et gaz toujours en hausse

Les prix du pétrole continuaient de monter, en amont de la réunion de mercredi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés. Le baril de pétrole brut WTI grimpait encore de 3,21% à 98,79 dollars et celui du Brent de 3,90% à 101,79 dollars.

Les États membres de l'UE et les États-Unis pourraient libérer une partie de leurs stocks stratégiques de pétrole pour contrer la hausse des prix. Toutefois, les analystes ont déclaré que cette mesure ne serait probablement pas suffisante pour arrêter la flambée et Goldman Sachs a averti que les cours pourraient atteindre 115 dollars.

Le géant Shell (-1,17%) a annoncé se séparer de ses parts dans plusieurs projets communs avec le groupe russe Gazprom. TotalEnergies (-2,35%) a de son côté annoncé qu'"il n'apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie", sans pour autant se retirer des projets dans lesquels il est actuellement investi.

Sur le marché européen du gaz naturel, le contrat de référence prenait 5,58% à 104 euros le mégawattheure.

Menace sur les matières premières agricoles

Les prix du maïs restaient très hauts mardi (+3,18%), après que le blé tendre a atteint un nouveau record de clôture lundi, à 322,50 euros la tonne sur l'échéance de mars 2022. Le blocage des ports ukrainiens, alors que Kiev est le cinquième exportateur mondial de blé, et le report des opérateurs sur cette céréale en réaction à la flambée du maïs expliquent notamment ce nouveau plus haut historique du blé.

Zalando en baisse

Le spécialiste de la vente en ligne de vêtements a connu en 2021 une hausse de 29,7% de son chiffre d'affaires, qui a atteint 10,3 milliards d'euros, et un bénéfice d'exploitation ajusté à 468,4 millions d'euros. Mais des perspectives de ventes futures en baisse pesaient sur l'action qui perdait 6,95% à 55,44 euros.

Du côté des devises

Vers 10h55, l'euro perdait 0,20% face au dollar à 1,1196 dollar. Le rouble remontait de 4,7% face au dollar, après avoir perdu 30% en raison des sanctions contre la Russie.

Le bitcoin s'appréciait de 3,93% à 43'300 dollars, après un bond de 6,7% la veille.

afp/vj