Zurich (awp) - La Bourse suisse a fortement reculé vendredi. Après un plongeon initial, le SMI a tenté de se redresser et a évolué un peu au-dessus de la barre des 10'700 points en matinée. Dans l'après-midi, il a toutefois repris sa marche vers le bas, jusqu'à approcher le niveau des 10'600 points avant de remonter un peu pour replonger en toute fin de séance et finir sous cette barre. Sur le front des résultats d'entreprises, Givaudan a retenu l'attention, ainsi que quelques sociétés du marché élargi.

A New York, Wall Street perdait du terrain en matinée après son rebond de la veille. "C'est le bazar. Le marché est en bazar", a estimé Patrick O'Hare de Briefing. "Ce n'est pas seulement à cause de la baisse des actions mais de la tonalité des conditions du marché, où l'on voit à la fois une stigmatisation de la vogue des ventes à découvert, une colère vis-à-vis des restrictions de courtage et des explications trop vagues sur la nature de ces restrictions", s'est plaint l'analyste.

Le SMI a fini en baisse de 2,38% à 10'591,06 points, son plus bas du jour et après un plus haut à 10'742,86 points. Sur la semaine, l'indice vedette de SIX a perdu 3,1%. Vendredi, le SLI a perdu 2,18% à 1677,78 points et le SPI 2,22% à 13'192,93 points. Swatch (+2,5%) et Lonza (inchangé) sont les seules valeurs à ne pas avoir reculé.

Au lendemain des résultats de l'horloger biennois, plusieurs analystes ont revu leur copie. Ils ont tous relevé l'objectif de cours, avec des recommandations entre "neutral" et "buy". Si le chiffre d'affaires a déçu, les résultats opérationnels ont positivement surpris, dépassant le consensus grâce aux réductions de coûts et aux mesures de chômage partiel, a notamment commenté l'analyste d'UBS.

Concurrent genevois du biennois, Richemont (-1,5%) a relativement limité la casse.

Côté perdants, Sonova (-4,3%) a terminé lanterne rouge, derrière Givaudan (-3,5%) et Zurich Insurance (-3,2%).

Le numéro un mondial des arômes et des parfums a enjambé facilement la crise du coronavirus l'année dernière. Les revenus se sont établis à 6,32 milliards de francs suisses, en hausse de 1,9% Hors effets de change, la progression a atteint 4,0%. "Nous avons clairement gagné des parts de marché, puisque nous avons enregistré une croissance largement supérieure à IFF et Symrise, nos concurrents directs", a expliqué à AWP le directeur général Gilles Andrier.

Les bancaires UBS (-3,1%), Credit Suisse (-2,0%) et Julius Bär (-2,3%, résultats lundi) n'ont pas brillé.

Les poids lourds Roche (-3,1%), Nestlé (-2,6%) et Novartis (-2,8%) ont pesé sur l'indice. Ce dernier mettra à disposition de l'alliance Biontech/Pfizer des capacités de production de son usine de Stein pour la production du vaccin contre la Covid-19 développé par Biontech et le géant américain Pfizer. La mise en production doit débuter au deuxième trimestre de l'année en cours et les premières livraisons devraient être disponibles au partiel suivant.

Au lendemain de ses résultats, le géant de l'inspection et de la certification SGS (-0,9%) a bénéficié de relèvement d'objectif de cours par plusieurs analystes, dont les recommandations s'échelonnent entre "reduce" et "overweight". A long terme, l'analyste de Credit Suisse estime par exemple que le groupe peut générer une croissance organique de 5%, grâce à l'accent mis sur les secteurs de la sécurité, de la connectivité et de la durabilité.

Sur le marché élargi, la groupe bancaire Bellevue (+11,9%) s'attend à bond de 60% du bénéfice net en 2020, après que les actifs sous gestion ont augmenté de plus de 13% à 12,0 milliards de francs suisses.

Le spécialiste des engrenages Starrag (+2,5%) a confirmé avoir été plombé par l'aéronautique et les transports l'an dernier, mais assure disposer d'une encourageante réserve de travail pour l'année en cours.

Le fournisseur de composants et dispositifs de fixation métalliques SFS (+1,0%) a bien pâti de la situation sanitaire l'an dernier, mais dans une moindre ampleur que redouté.

Le constructeur de machines de formage et de découpage Feintool (-0,9%) a vu son chiffre d'affaires chuter l'an dernier, mais a remonté la pente sur la fin de l'exercice.

La Banque cantonale bernoise (-0,5%) a bouclé 2020 sur un bénéfice net de 148,4 millions de francs suisses, en hausse de 3,9%, malgré un contexte difficile marqué par une crise sanitaire sans précédent. Conformément à sa politique de distribution, l'établissement envisage de relever son dividende.

rp/al