Zurich (awp) - Après avoir entamé la séance du bon pied, la Bourse suisse hésitait à prendre une direction à l'approche de la mi-journée, pénalisée aussi par deux de ses trois poids lourds. Les investisseurs redoublaient de prudence en attendant la publication dans l'après-midi de la croissance de l'économie américaine au 4e trimestre 2022, laquelle devrait dicter la tendance.

La publication, mercredi après la clôture américaine, de chiffres au-dessus des attentes de Tesla avait lancé la journée sous des auspices favorables, alors que l'avertissement sur les ventes de Microsoft était venu plomber l'ambiance, les principaux indices américains ayant terminé sans direction. Le sentiment de prudence semblait cependant reprendre le dessus, alors que l'après-midi s'annonce chargé sur le front macroéconomique, note Pierre Veyret d'ActivTrades.

Ils se pencheront ainsi sur un nouveau lot de données majeures aux Etats-Unis, soit les commandes de biens durables, le PIB du 4e trimestre, les demandes initiales d'allocations chômage et les ventes de logements neufs. Des chiffres qui devraient fournir aux investisseurs une vision plus précise de la direction que prend l'économie, alors que certains parient toujours sur le fait que la Réserve fédérale (Fed) sera moins "hawkish" que prévu la semaine prochaine, observe pour sa part John Plassard, de Mirabaud Banque.

Après une progression initiale de 0,18%, suivie d'un plus haut de la matinée à 11'441,10 points dès les premiers échanges, le SMI a peu à peu perdu pied, plongeant dans le rouge vers 10h30, avant toutefois de se reprendre. Vers 11h20, l'indice phare notait à nouveau dans le vert, gagnant tout juste 0,03% à 11'408,49 points. Le SLI se montrait quant à lui plus décidé, affichant un gain de 0,38% à 1779,54 points et l'indicateur élargi SPI prenait à peine 0,05% à 14'632,25 points

Sur les 30 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, seules quatre perdaient du terrain, 25 en gagnaient, alors que Holcim faisait du surplace. La performance était handicapée par le poids lourds Novartis (-2,3%), le géant pharmaceutique héritant même de la lanterne rouge, alors que Citigroup a abaissé la recommandation et l'objectif de cours du titre du groupe rhénan. Nestlé (-0,6%) pesait aussi.

Juste devant Novartis, SGS (-1,7%) était aussi à la peine. Le spécialiste de l'inspection et de la certification a vu ses ventes progresser en 2022, tandis que la rentabilité s'est détériorée sous la pression des coûts. La performance s'est révélée inférieure aux attentes des analystes. La défensive Swisscom (-0,4%) complétait la liste provisoire des perdants.

A l'autre extrémité du tableau, la toujours volatile ams-Osram (+3,3%) s'échappait, suivi de près par Credit Suisse (+2,8%), VAT Group (+2,5%) et Givaudan (+2,3%), après la publication mercredi des résultats 2022 du numéro un mondial des arômes et parfums.

Autre grosse capitalisation du marché, Roche (+0,2%) n'apportait qu'un faible soutien aux indices. Le groupe pharmaceutique bâlois a lancé un nouveau dispositif de test Covid-19, développé avec le partenaire TIB Molbiol, pour détecter le récent variant Omicron XBB 1.5. Il a aussi fait part de la conclusion d'un partenariat avec la société française Sysnav Healthcare, spécialisée dans les solutions de navigation, de géolocalisation et de capture de mouvement.

Du côté de l'indice élargi, Bellevue Group cédait 1,9%. Le gestionnaire d'actifs zurichois a annoncé s'attendre à des résultats en baisse compte tenu des perturbations du marché survenues en 2022. Le conseil d'administration proposera le paiement d'un dividende raboté à 2 francs suisses par action, en recul de 70 centimes.

Bucher Industries égarait 0,4%. Le constructeur zurichois de machines agricoles et de véhicules utilitaires a vu ses ventes s'envoler l'année dernière, alors que les entrées de commandes ont été pénalisées par des effets de changes négatifs. La rentabilité est attendue en hausse en 2022, avant de marquer le pas sur le nouvel exercice.

GAM (-0,4%) restait dans le rouge, après la dégringolade de la veille. Le gestionnaire d'actifs zurichois a annoncé une forte baisse de la participation de son actionnaire Bantleon. L'investisseur institutionnel ne détient plus que 4,24% du capital.

Schlatter (pas encore négocié) a poursuivi sa croissance l'an dernier, à tout le moins au niveau de ses revenus. Le fabricant zurichois d'équipements de tissage et de soudage a dégagé un chiffre d'affaires de 110,5 millions de francs suisses, 16,8% de plus qu'un an auparavant. Les entrées de commandes ont en revanche fléchi.

DKSH (+1,3%) a signé un accord de distribution avec Dow Consumer Solutions. Il sera chargé de la commercialisation de ses produits silicones et silanes pour des applications composites.

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