Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini sur une note positive peu changée lundi. Le SMI, qui avait nettement repassé la barre des 8700 points à la hausse en matinée, n'est pas parvenu à se maintenir au-dessus, s'octroyant même quelques passages dans le rouge dans le courant de l'après-midi. Au niveau des informations d'entreprises, Novartis a surpris les investisseurs avec une importante acquisition.

A New York, Wall Street évoluait dans le vert en début de séance et d'une semaine qui sera marquée par de nombreux événements liés à la Réserve fédérale et aux entreprises. Les actions "se reprennent (lundi) après une nouvelle semaine volatile", ont commenté les analystes de Charles Schwab.

"Les incertitudes sur le commerce, les craintes liées aux entreprises technologiques, et les données économiques toujours solides mènent les indices dans des sens opposés", ont ajouté ces spécialistes.

Les analystes de CMC markets ont pour leur part relevé que la Chine, en plus des tensions commerciales croissantes avec Washington, met désormais aussi la question de Taiwan dans le panier. Avec le dossier syrien, c'est un nouveau théâtre de tensions géopolitiques qui s'ouvre et cela pourrait limiter l'appétit au risque sur les marchés des actions. La situation semble se détériorer de semaine en semaine et, finalement, cela se vérifiera aussi dans les données macroéconomiques, selon ces spécialistes.

Sur le front macroéconomique, le taux de chômage en Suisse s'est établi à 2,9% en mars, plus bas depuis trois ans et demi. En Allemagne, l'excédent commercial a reculé à 19,2 mrd EUR en février. L'agenda était vide pour la journée aux Etats-Unis.

Le SMI a terminé en hausse de 0,18% à 8687,08 points, avec un plus haut à 8746,27 et un plus bas à 8659,99 points. Le SLI a pris 0,20% à 1424,27 points et le SPI 0,13% à 10'179,40 points. Sur les trente valeurs vedettes, 17 ont progressé, onze reculé et Givaudan et Schindler ont fini stables.

Les plus gros gagnants du jour sont Richemont (+1,4%), Swiss Re et ABB (chacun +1,1%) et Bâloise (+1,0%).

Novartis (-0,1%) a terminé dans le camp des perdants après avoir bien progressé en matinée. Le groupe pharmaceutique bâlois a conclu avec le laboratoire américain AveXis, coté au Nasdaq, un accord de rachat valorisant ce dernier à 8,7 mrd USD, moyennant un prix par action de 218 USD.

Sans aller jusqu'à remanier leurs projections et appréciations, les analystes accueillent une opération certes onéreuse, mais qui doit permettre à Novartis à la fois de compenser la concurrence attendue de ses médicaments phares contre les désordres neurologiques et d'asseoir sa position sur cette franchise.

Roche (+0,2%) et Nestlé (+0,03%) se sont maintenus plus ou moins nettement dans le vert.

Aux bancaires, UBS (+0,4%) précède Credit Suisse (+0,2%). RBC a abaissé l'objectif de cours des deux grandes banques tout en maintenant "outperform" pour CS et "sector perform" pour UBS.

Dufry (-3,9%) a fini lanterne rouge après avoir été rétrogradé à "underperform" par Merrill Lynch. Clariant (-0,5%) complète le groupe des principaux perdants avec Julius Bär, LafargeHolcim et Sika (tous -0,3%).

Sur le marché élargi, Sulzer (-16,0%) n'est pas parvenu à dissiper les doutes quant à son actionnaire principal Renova, sous le coup de sanctions américaines. Le groupe industriel a racheté 5 mio de ses propres actions à Renova, société du milliardaire russe Viktor Vekselberg.

Cette opération doit permettre d'écarter tout doute concernant l'indépendance de la société winterthouroise par rapport à son actionnaire, a-t-elle assuré. Oerlikon (-8,4%) et Schmolz+Bickenbach (-7,6%), dans lesquels M. Vekselberg détient d'importantes participations, ont été entraînés dans le sillage de Sulzer.

Burkhalter (-12,7%) a vu son bénéfice net amputé de 17,5% à 30,1 mio CHF en 2017. Le recul, attendu, est essentiellement dû à la conclusion du projet du tunnel de base du Gothard.

Bossard (+2,7%) a affirmé avoir réalisé le "meilleur trimestre de l'histoire de l'entreprise" sur le premier partiel de 2018.

rp/fr