Zurich (awp) - La Bourse suisse atténuait ses pertes initiales jeudi à l'approche de la mi-journée, sans toutefois se rapprocher véritablement de l'équilibre. La publication mercredi soir du procès-verbal de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed) des Etats-Unis avait déjà fait trébucher les principaux indices à New York, imités depuis par leurs homologues du Vieux continent.

La banque centrale de la première économie de la planète a confirmé son intention de s'attaquer à l'inflation en relevant son taux directeur plut tôt et plus souvent que prévu.

Dans un commentaire, Jeffrey Halley, pour Oanda, rappelle que le président de l'institution Jerome Powell avait livré l'exact même message à l'issue du dernier conclave déjà. "L'unique surprise, si on peut l'appeler ainsi, est que certains membres de la Fed préconisent de commencer à réduire le bilan de la Fed rapidement après la première hausse de taux", note l'analyste du courtier en ligne.

"Nous entrons dans une période où les bonnes données conjoncturelles sont mauvaises, car elles alimentent les 'faucons' de la Fed, et où les mauvaises nouvelles sont mauvaises, car elles ne peuvent alimenter les 'colombes' de la Fed", note de son côté Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

L'accélération de l'activité dans les services en Chine ou le rebond des commandes industrielles allemandes en novembre n'apportaient guère de baume au coeur des détenteurs de capitaux.

A 11h04, le Swiss Market Index (SMI) abandonnait 0,92à 12'787,11 points, le Swiss Leader Index (SLI) 1,08% à 2056,89 points et le Swiss Performance Index (SPI) 1,01% à 16'299,92 points. Sur les trente plus grosses valorisations, seules quatre se maintenaient à flot.

La nominative UBS (+0,5%) profitait d'un relèvement de la recommandation de Keefe, Bruyette & Woods à outperform, tandis que l'autre bancaire Credit Suisse (-1,4%) a été recalé par la banque d'investissement new-yorkaise à underperform.

Novartis (-0,3%) limitait les dégâts, après avoir annoncé la sous-traitance au laboratoire américain Alnylam de la découverte de traitements potentiels pour offrir une alternative à la transplantation de foie. Son voisin et concurrent Roche décrochait déjà de 0,7%, tandis que le paquebot alimentaire Nestlé lâchait 1,0%.

Le gestionnaire d'actifs Partners Group (-3,8%) disputait la lanterne rouge à l'inénarrable producteur de puces et capteurs AMS Osram (-3,7%). L'équipementier de l'industrie chirurgico-dentaire Straumann (-2,9%) et le fabricant d'accessoires et périphériques informatiques Logitech (-2,8%) faisaient aussi grise mine.

Sur le marché élargi, l'assureur Baloise (+0,3%) a fait part d'un cancer dont souffre son directeur général Gert de Winter, qui transmet temporairement la responsabilité opérationnelle à Michael Müller, directeur pour le marché suisse.

Le laboratoire genevois Obseva (+3,0%) revendique des données cliniques positives sur un traitement expérimental dans le domaine de l'endométriose.

Le gestionnaire de brevet Relief Therapeutics (+21% à 12 centimes) reste empêtré dans sa bisbille juridique avec son partenaire delawarien de recherche Nrx autour des droits sur l'aviptadil développé contre le Covid-19. La firme sécheronne affiche néanmoins jeudi sa confiance dans l'issue du bras de fer juridique engagé outre-Atlantique.

En fond de classement, le spécialiste des systèmes de fixation Bossard (-8,8%) dévissait sévèrement, sans indication particulière.

jh/fr