Zurich (awp) - Il y aura tout de même eu un rally de fin d'année... lors de la dernière séance: les indices ont nettement progressé vendredi. Le SMI a repris la barre des 8400 points. Le bilan annuel de l'indice vedette de SIX reste toutefois peu glorieux.

A New York, Wall Street évoluait en dents de scie en matinée, au lendemain d'une séance en montagnes russes qui avait tout de même permis aux indices de terminer dans le vert. "Ce revirement (de la veille) après une autre journée de gains importants (mercredi) aide certainement à stimuler l'état d'esprit du marché", ont remarqué les analystes de Bespoke. Si Wall Street finit dans le vert vendredi, il s'agirait de la première fois depuis novembre que Wall Street engrange trois séances consécutives positives.

De quoi rasséréner un peu les investisseurs après plusieurs semaines chahutées: même avec l'avancée des derniers jours, le S&P 500 s'affichait toujours avant l'ouverture en baisse de 9,8% depuis le début du mois, ce qui correspond à son pire mois de décembre depuis 1931.

"Le fait que les gestionnaires d'actifs doivent acheter des actions pour rééquilibrer leurs portefeuilles (et maintenir le ratio habituel entre obligations et actions, ndlr) pourrait alimenter la progression des indices", ont souligné les analystes de Bespoke.

Pourtant, a relevé Patrick O'Hare de Briefing, "la situation reste tendue à Washington. Les mesures budgétaires ne seront pas adoptées par le Congrès avant la semaine prochaine, au mieux, (...) puisque les leaders démocrates et le président continuent à s'opposer sur la question du financement d'un mur à la frontière avec le Mexique".

En Suisse, les experts de Mirabaud Securities ont fait preuve d'optimisme. Selon eux, la nouvelle année devrait faire souffler un vent d'optimisme sur les marchés financiers. Ils ont établi un "calendrier de l'espoir", une liste de tous les événements positifs attendus en janvier prochain.

Ils anticipent ainsi la fin rapide du "shutdown", l'approbation du Brexit par le Parlement britannique ou encore une détente dans le bras de fer budgétaire entre l'Italie et l'Union européenne. Autant de dossiers qui plombent actuellement l'ambiance sur les marchés.

Sur le maigre front macro-économique, aux Etats-Unis, la croissance de l'activité économique dans le région de Chicago a ralenti en décembre. L'indice ISM s'est établi à 65,4 points, en baisse d'un point sur un mois. Les promesses de ventes de logements ont reculé de 0,7% en novembre sur un mois. Les analystes tablaient sur une hausse de 0,5%.

L'inflation en Allemagne s'est tassée à 1,7% en décembre selon des données encore provisoires. La hausse des prix avait encore atteint 2,3% en novembre et 2,5% en octobre.

En Suisse, les perspectives de croissance de l'économie ne sont plus du tout au niveau élevé atteint en début d'année. Le baromètre du Centre d'études conjoncturelles KOF de l'EPFZ a chuté de 2,6 points en décembre par rapport à novembre à 96,3 points. Les économistes sondés par AWP s'attendaient à un indice entre 96,5 et 101,2 points. Les analystes tablaient sur 2,0% en décembre. L'état du baromètre confirme les dernières observations d'autres analystes, selon lesquels la croissance économique suisse va ralentir l'an prochain.

Le SMI a fini en hausse de 2,85% à 8439,30 points, avec un plus haut à 8448,22 et un plus bas à 8280,35. Sur la semaine, l'indice a gagné 0,1%. Sur un an, la baisse est de 10,2%. Le SLI a fini vendredi en hausse de 2,86% à 1295,98 points et le SPI a pris 2,65% à 9830,06 points. Les 30 valeurs vedettes ont terminé dans le vert.

En tête des gagnants, on retrouve la volatile AMS (+10,2%), suivie par UBS (+4,1%) et Julius Bär (+3,6%). La troisième bancaire, Credit Suisse, a gagné 3,4%. Les bancaires ont regagné du terrain après avoir souffert la veille.

Dans le camp des poids lourds, Roche (+3,3%) a surperformé l'indice, alors que Nestlé (+1,9%) et Novartis (+2,7%) n'ont pas tout à fait suivi le rythme.

Les moins bons du jour sont Kühne+Nagel (+0,7%), Sonova (+1,3%) et Givaudan (+1,6%)

Sur le marché élargi, l'assureur Bâloise (+2,9%) a renforcé son portefeuille immobilier en investissant 86,5 millions de francs suisses dans Infracore. Le groupe rhénan détient ainsi 20% de la filiale d'Aevis Victoria (+5,2%), spécialisée dans l'immobilier du secteur de la santé.

rp/vj