New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont fini ordre dispersé jeudi, tandis que Wall Street est repartie à l'assaut des sommets à la faveur d'un chiffre de croissance américaine révisé qui confirme le ralentissement de l'économie aux Etats-Unis.

En Europe, la Bourse de Paris a clôturé en retrait de 0,16% et Francfort a cédé 0,27%, tout comme Londres. A Zurich, le SMI a abandonné 0,11%.

"Les congés à venir jettent déjà leur ombre et il n'y aura pratiquement pas d'événements majeurs ou d'impulsions lors des quatre jours de Bourse restants", a estimé Andreas Lipkow, analyste indépendant.

Wall Street n'en a pas moins rugi de nouveau. Le Dow Jones a emmagasiné 0,87%, l'indice Nasdaq a pris 1,26% et l'indice élargi S&P 500 a ramené 1,03%.

"Quand le marché est mûr pour une correction, comme c'est le cas en ce moment, et qu'il ne décroche pas, c'est une très bonne indication d'une forte tendance à la hausse", a commenté Tom Cahill, analyste de Ventura Wealth Management.

Après un léger trou d'air mercredi, les indices new-yorkais se sont remis dans le bon sens avec l'aide des indicateurs macroéconomiques du jour.

La croissance américaine a été révisée en baisse pour le troisième trimestre, de 5,2% en rythme annualisé à 4,9%.

L'impression d'une décélération de l'économie aux Etats-Unis est confirmée par le baromètre de l'antenne de la banque centrale américaine (Fed) à Atlanta, qui estime que la croissance ne sera que de 2,7% au quatrième trimestre en rythme annualisé, a relevé Tom Cahill.

"La nouvelle la plus importante a surtout été l'abaissement des estimations d'inflation", a souligné, dans une note, Michael Pearce, d'Oxford Economics.

Le rapport du département du Commerce a ainsi montré que les prix n'avaient augmenté que de 2% au troisième trimestre, hors énergie et alimentation, en rythme annualisé, ce qui est conforme à l'objectif de long terme de la Fed.

"Cela va dans le sens du message plus souple de la Fed et, si cela se confirme, cela ouvre la porte à une baisse de taux anticipée", a poursuivi l'économiste.

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor des Etats-Unis à dix ans se tendaient, à 3,89%, contre 3,85% mercredi.

Micron optimiste ___

Wall Street a aussi bénéficié jeudi des résultats meilleurs qu'attendu du fabricant de microprocesseurs Micron (+8,63%), publiés mercredi après Bourse.

Le PDG de Micron, Sanjay Mehrotra, s'est dit confiant dans l'amélioration de l'activité du groupe durant l'année fiscale 2024 (clôturée en août) et prévoit une demande record en 2025.

Ses concurrents AMD (+3,28%), Intel (+2,88%) ou Broadcom (+1,52%) ont profité de l'aspiration.

Après avoir fléchi, mercredi, les étoiles de la tech ont brillé de nouveau, en particulier Nvidia (+1,83%) et Alphabet (+1,53%).

Delivery Hero déraille ___

Le titre du livreur de repas Delivery Hero (-10,87%) a été délaissé suite à une note d'UBS mercredi alléguant de problèmes rencontrés sur le marché en Corée du Sud.

Commerzbank rend l'argent ___

La seconde banque allemande Commerzbank a été recherchée (+1,33%) après avoir indiqué mercredi avoir reçu le feu vert de la Banque centrale européenne (BCE) pour un nouveau programme de rachat d'actions d'un volume pouvant atteindre 600 millions d'euros.

BASF se décrasse ___

Le groupe allemand BASF (+0,04%) a annoncé jeudi la signature d'un accord pour transférer les activités gazières et pétrolières de sa filiale Wintershall Dea au britannique Harbour Energy (+21,11% à Londres), ouvrant la voie au désengagement du géant de la chimie dans les énergies fossiles.

Le pétrole creuse ses pertes ___

Les prix du pétrole ont reculé jeudi après l'annonce par l'Angola de son retrait de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), les cours étant déjà plombés par les craintes de voir la demande en or noir sapée l'an prochain par une récession économique.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a baissé de 0,39%, à 79,39 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, a cédé 0,44%, à 73,89 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro a franchi le seuil symbolique de 1,10 dollar (1,1008), en hausse de 0,60% face au billet vert.

Le bitcoin montait de 0,87%, à 43.990 dollars.

afp/rp