NEW YORK (awp/afp) - Après de nouveaux records dans la foulée des promesses du président des Etats-Unis Donald Trump d'engager une réforme fiscale, Wall Street devrait rester concentrée sur Washington sur la semaine à venir.

Sur la semaine écoulée, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 0,99% à 20.269,37 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,19% à 5.734,13 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 0,81% à 2.316,10 points.

"Une fois de plus, c'est la magie du verbe. Il a suffi du mot +phénoménal+ à côté du mot +impôt+ pour que les marchés rebondissent nettement", a commenté Gregori Volokhine de Meeschaert.

Donald Trump a promis jeudi une annonce "phénoménale" sur les impôts dans les semaines à venir et, à l'image de ce s'était passé après l'élection présidentielle américaine, ni le flou sur l'échéance ni le manque de détails n'ont empêché la Bourse de New York de se réveiller et de porter ses trois principaux indices à des niveaux jamais vus en clôture.

Cette déclaration est tombée à point nommé, de nombreux investisseurs commençant à s'impatienter et à se demander si la priorité serait bien donnée aux réductions d'impôts pesant sur les entreprises.

Pour Wall Street c'est crucial car "réduire le taux principal de 35 à 25%, par exemple, pourrait gonfler les bénéfices du S&P 500 de 10 dollars par action", selon une étude de Deutsche Bank.

Autre facteur encourageant, Donald Trump est apparu plus policé en matière de politique étrangère et s'est réaligné sur les positions traditionnelles des Etats-Unis en reconnaissant le principe d'une "Chine unique" ou encore en louant les liens d'amitiés avec le Japon.

"C'est quelque chose qui rassure", a estimé Gregori Volokhine, y voyant "une reprise en main de M. Trump par l'administration".

"Les lunes de miel ne durent pas", ont toutefois rappelé les analystes de la banque Barclays dans une note et le moindre décision vue comme un "faux-pas" pourrait menacer une progression largement fondée sur des attentes.

Ces risques, s'ils ont été maintes fois évoqués depuis la hausse inattendue des marchés au lendemain de l'élection, ne se sont toutefois pour l'instant jamais concrétisés.

- Retour de la Fed -

D'autant, que comme l'a rappelé Sam Stovall de CFRA, la saison des résultats d'entreprises a été bonne jusque là. Les bénéfices sont dans l'ensemble supérieurs aux attentes au dernier trimestre sans que les prévisions pour l'année 2017 ne soient réduites.

"En d'autres termes, on n'hypothèque pas l'avenir pour le présent", a-t-il mis en avant.

Les publications de résultats devraient passer au second plan la semaine prochaine tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) devrait revenir sur le devant de la scène avec les auditions devant le Congrès de sa présidente Janet Yellen mardi et mercredi.

Une fois de plus, les investisseurs vont chercher à déceler dans ses propos tout indice sur le rythme du resserrement monétaire mais cette fois cela prendra encore plus d'importance car les marchés n'anticipent que deux hausses des taux en 2017 alors que la banque centrale américaine en a prévu trois.

"C'est sa dernière chance pour signaler une hausse des taux avant l'été", a jugé Gregori Volokhine.

Les indicateurs économiques devraient rester cruciaux pour la décision de la Fed et notamment l'état de l'inflation. A ce sujet, les prix à la production de janvier seront publiés mardi et les prix à la consommation mercredi.

Après le léger recul de la confiance des consommateurs enregistré en février par l'indice du Michigan, les ventes au détail pour janvier, publiées mercredi, serviront de thermomètre de la consommation, qui reste le moteur de la croissance américaine.

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